En 2023, on a dénombré 11.658 nouveaux cas de cancer du foie. Comme tous les cancers, la détection précoce des cellules cancéreuses améliore la prise en charge et les chances de survie. Des chercheurs du Mass General Brigham et du Beth Israel Deaconess Medical Center ont fait une avancée importante sur ce point. Ils ont découvert des protéines détectables dans le sang permettant la prévision du risque de cancer du foie d’un patient des années avant le diagnostic.
Leurs résultats ont été publiés dans la revue JNCI, le 1er mai 2024.
Cancer du foie : les biomarqueurs plus précis que les facteurs de risque
Pour leur étude, les scientifiques ont utilisé SomaScan - une plate-forme qui mesure les niveaux de protéines dans les échantillons biologiques - pour déterminer simultanément les taux de 1.305 protéines. Ils ont aussi repris des échantillons de plasma provenant de participants de deux recherches : l’une sur la santé des infirmières et l'autre sur les professionnels du monde médical aux États-Unis. L’équipe a notamment examiné des échantillons de sang obtenus auprès d'individus en moyenne 12 ans avant leur diagnostic de cancer du foie.
Les chercheurs ont ainsi identifié 56 protéines plasmatiques qui présentaient des taux significativement élevés chez les patients atteints d'un cancer du foie par rapport à ceux n’ayant jamais développé de tumeur hépatique maligne. L’équipe a ensuite sélectionné quatre de ces protéines pour créer un modèle prédictif. Il a été testé sur la cohorte UK Biobank Pharma Proteomics comptant 50.000 personnes.
Résultat : le test était plus précis dans la prévision du cancer du foie que les facteurs de risque traditionnels.
Cancer du foie : des recherches supplémentaires sur les biomarqueurs
Les auteurs reconnaissent que leur étude comptait un nombre limité de cas de cancer du foie et que des essais supplémentaires, notamment avec des populations plus variées et/ou à haut risque, sont nécessaires.
"Même si des recherches plus approfondies sur des populations supplémentaires sont absolument nécessaires, nos résultats révèlent un profil protéique circulant robuste associé au cancer du foie des années avant le diagnostic, ce qui est remarquable", assure le co-auteur principal Xuehong Zhang dans un communiqué. L’équipe prévoit entre autres de reprendre sa méthodologie en portant cette fois-ci le nombre de protéines testées avec la plate-forme SomaScan à 11.000.
"Avec de nouveaux progrès, les biomarqueurs protéiques étudiés dans l’étude pourraient potentiellement avoir une importance clinique en tant que test non-invasif pour évaluer le risque de cancer du foie", concluent les experts.