Un premier cas de fièvre de Lassa, une fièvre hémorragique virale, a été identifié en France, a annoncé le ministère de la Santé et des Solidarités. Hospitalisé en Île-de-France, le patient est un militaire rentré de l’étranger. "Son état de santé n’inspire pas d’inquiétude. Une enquête épidémiologique approfondie est en cours pour déterminer les personnes qui auraient été en contact à risque avec le patient", peut-on lire dans un communiqué publié le 2 mai.
Fièvre de Lassa : une pathologie majoritairement asymptomatique
Endémique dans certains pays d’Afrique de l’Ouest, le virus de Lassa infecte environ 100.000 à 300.000 personnes par an, selon l’Institut Pasteur. Cette pathologie est généralement asymptomatique, mais elle peut se déclarer par des signes cliniques classiques comme de la fièvre, des vomissements, des nausées, des douleurs abdominales ou encore des céphalées. Ces symptômes peuvent toutefois s’aggraver avec la survenue d'œdèmes, de signes hémorragiques, d’épanchements péricardiques et pleuraux. "Le patient décède dans un contexte de choc hypotensif et hypovolémique et de défaillances rénale et hépatique (…) La fièvre de Lassa est d’une extrême gravité pour la femme enceinte, conduisant fréquemment au décès de la mère et systématiquement à celui du fœtus", a expliqué la fondation.
Le virus est transmissible par un contact direct avec les fluides du malade
Causée par un Arénavirus, la fièvre de Lassa peut se transmettre d’Homme à Homme par le biais d’un contact direct avec le sang, les urines, les excréments et toutes les autres sécrétions organiques de la personne infectée. "Le risque de survenue de cas secondaires est donc limité aux personnes ayant eu des contacts directs avec les fluides biologiques du patient, en particulier les personnels de santé l’ayant pris en charge", a noté le ministère de la Santé et des Solidarités.
Une seule molécule, la ribavirine, peut être utilisée contre le virus de Lassa. Néanmoins, son efficacité "reste assez peu démontrée", et elle doit être administrée très tôt après l’infection. Problème : cette pathologie est majoritairement asymptomatique, et les signes cliniques du début de la maladie sont proches de ceux du paludisme ou de la dysenterie. Elle est donc souvent administrée trop tard pour être efficace. Pour faire face à cette problématique, de nouveaux vaccins sont actuellement à l’étude.