C’est un phénomène mal connu mais pourtant bien réel : certains enfants souffrent de migraines chroniques.
"Majoritairement expressive entre 20 et 50 ans, les jeunes n’en sont pas exemptés : en France, la migraine touche 8 % des enfants et adolescents, soit un million de personnes. Dans le monde, la prévalence moyenne de la migraine chez l’enfant et l’adolescent est de 9 % chez les filles et 7 % chez les garçons", indique dans un communiqué de presse l’association la Voix des migraineux, qui lance une campagne de sensibilisation sur ce sujet.
Migraine chez l'enfant : quels sont les symptômes ?
Chez les enfants, la migraine déclenche des symptômes différents de ceux des adultes : pâleur annonciatrice, douleurs abdominales, céphalée souvent sévère, phonophobie et/ou photophobie. Dans 30 % des cas, elle peut s’accompagner d’une aura. La crise dure généralement moins longtemps chez l’enfant (2h vs 4h) et le mal de tête est souvent bilatéral, c’est-à-dire qu’il touche les deux tempes ou les deux parties du front.
"Les crises de migraine entraînent chez le patient une incapacité totale ou partielle dans la poursuite de ses tâches", reprend la Voix des migraineux. "L’impact est donc sévère chez l’enfant puisque ces crises peuvent avoir des répercussions importantes sur son parcours scolaire (absentéisme à répétition avec de lourdes conséquences sur les apprentissages et la sociabilisation). Parfois, la pathologie entraîne même la déscolarisation des jeunes malades et/ou un renoncement aux études supérieures", déplore l’organisation à but non lucratif.
"Le corps enseignant, les encadrants et infirmiers scolaires sont démunis face aux enfants migraineux, car ils ont une mauvaise connaissance de la maladie et en sous-estiment l’impact", ajoute-t-elle.
Migraine chez l'enfant : que faire ?
Pourtant, même si elles sont encore perfectibles, certaines procédures permettent de mieux gérer les migraines chroniques chez l’enfant. "Il existe en effet un dispositif légal proposé par l’Education Nationale, "le PAI (Projet d’Accueil Individualisé)", qui permet d’organiser au mieux la vie de l’enfant dans l’établissement en précisant ses besoins thérapeutiques", soulignent les militants.
"Notre association reçoit de nombreux témoignages de parents d’enfants migraineux en détresse. Avec eux, nous militons pour un PAI type de la migraine qui définirait la conduite à tenir en cas de crise, ainsi que les aménagements nécessaires pour limiter les facteurs déclencheurs dans l’environnement scolaire et extra-scolaire (cantine, garderie, étude). Tous les acteurs concernés doivent en avoir connaissance afin que sa mise en oeuvre soit effective" insiste pour finir Sabine Debremaeker, présidente de la Voix des migraineux.