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Oncologie

Cancer : les enfants nés de PMA ne sont pas plus à risque que les autres

Par Joséphine Argence

Des chercheurs français ont comparé les risques de cancer chez des enfants nés par PMA et ceux conçus naturellement.

Inside Creative House/IStock
MOTS-CLÉS :
Une étude française a évalué les risques de cancer chez les enfants nés à la suite d’une procréation médicale assistée (PMA) par rapport aux enfants conçus naturellement.
Le suivi a duré environ jusqu'aux six ans de l'enfant.
L'équipe française va continuer ses investigations, afin d’évaluer le risque de cancer sur le long terme

L’assistance médicale à la procréation (AMP) pourrait-elle augmenter les risques de cancer chez les enfants ? C’est la question étudiée par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) ainsi que le groupement d’intérêt scientifique Epi-Phare dans une nouvelle étude.

Les risques de cancer ne sont pas plus élevés chez les enfants conçus par AMP 

En 2020, 123.174 tentatives d’AMP, ou procréation médicale assistée (PMA), ont été enregistrées, selon le ministère de la Santé et de la Prévention. Cette appellation regroupe différentes pratiques médicales cliniques et biologiques dont l’insémination artificielle, la fécondation in vitro (FIV) ainsi que l’accueil d’embryon.

Pour les besoins de cette recherche publiée dans la revue JAMA Network Open, les scientifiques ont évalué le risque de cancer chez des enfants conçus par l’AMP et chez des enfants nés d'une grossesse naturelle. Ces travaux ont porté sur plus de 8,5 millions d’enfants nés en France entre 2010 et 2021, dont 260.236 (3%) ont été conçus par AMP. Les jeunes enfants ont été en moyenne suivis jusqu’à leurs six ans. 

Durant la période de suivi, 9.256 enfants, et plus précisément 292 enfants issus d’une technique d’AMP, ont développé un cancer. Les risques de cancer n’étaient donc pas plus élevés chez les enfants nés d’une PMA par rapport aux enfants conçus naturellement.

Cancer et PMA : une évaluation des risques à plus long terme

Les chercheurs ont toutefois constaté une légère augmentation du risque de leucémie chez les enfants conçus par FIV ou Injection Intracytoplasmique de spermatozoïde (ICSI). "Cette augmentation est très faible, de l’ordre d’un cas supplémentaire pour 5.000 nouveau-nés conçus par FIV ou ICSI ayant atteint l’âge de 10 ans. Elle nécessite confirmation", peut-on lire dans un communiqué de l’Inserm, publié ce vendredi 3 mai.

Prochainement, l’équipe française va continuer ses investigations, afin d’évaluer le risque de cancer sur le long terme. "Il est par ailleurs nécessaire de continuer les efforts de recherche pour comprendre quels mécanismes liés aux techniques d’AMP ou aux troubles de fertilité chez les parents pourraient induire l’augmentation du risque de leucémie, si celle-ci se confirmait", ont complété les auteurs de l’étude.

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