"Il a été prouvé que les traitements de fond à haute efficacité ralentissent l’exacerbation du handicap chez les adultes atteints de sclérose en plaques (SEP) récurrente-rémittente. Cependant, leur impact sur l'aggravation du handicap dans la sclérose en plaques pédiatrique, en particulier au cours des premières phases, n'est pas bien compris", ont indiqué des chercheurs australiens et italiens. Ainsi, dans une récente étude, ils ont voulu évaluer l'influence des thérapies à haute efficacité sur les transitions entre cinq états d'invalidité, allant de l'invalidité minimale aux troubles de la marche et à la sclérose en plaques secondaire progressive, chez les personnes touchées par cette maladie auto-immune depuis l’enfance.
La sclérose en plaques est apparue à l’âge de 15-24 ans chez les participants
Pour les besoins des travaux, les scientifiques ont analysé des informations globales provenant de 151 centres répartis dans 41 pays. Ces données concernaient 5.224 adultes ayant reçu un diagnostic de sclérose en plaques pendant leur enfance au cours des 30 dernières années. Chez les volontaires, l'âge moyen d'apparition de la pathologie était de 15-24 ans. L'impact des traitements de fond à haute efficacité (alemtuzumab, cladribine, daclizumab, fingolimod, mitoxantrone, natalizumab, ocrelizumab, rituximab, ou transplantation autologue de cellules souches hématopoïétiques) et des traitements de fond à faible efficacité (fumarate de diméthyle, acétate de glatiramère, interféron bêta ou tériflunomide), a été évalué sur l'évolution de la maladie par rapport à l'absence de traitement.
Handicap : les enfants devraient être "traités tôt afin de préserver" leurs capacités neurologiques
Selon les résultats, publiés dans la revue The Lancet Child & Adolescent Health, les patients ayant bénéficié des traitements les plus efficaces, qui modifient le comportement du système immunitaire du malade, dès le début du diagnostic, étaient moins susceptibles de voir leur handicap s'aggraver. Autre constat : tous les traitements, même ceux dont l’efficacité était plus faible, était préférable à l'absence de traitement. "Sur la base de nos recherches, nous recommandons que les patients atteints de sclérose en plaques à début pédiatrique soient traités tôt dans l'évolution de la maladie, lorsque le handicap est encore minime, afin de préserver les capacités neurologiques avant qu'elles ne soient endommagées. (…) Nous espérons que notre étude aura des implications politiques", a conclu le Dr Sifat Sharmin, chercheur à l'Université de Melbourne (Australie).