Dans un communiqué de presse, l’Académie nationale de médecine alerte sur les pathologies qui peuvent être véhiculées par les animaux de compagnie non traditionnels (ACNT).
"Hors chien ou chat peuvent être détenus au domicile des animaux de compagnie non traditionnels, qu’ils soient domestiques (lapin, chèvre, porc…) ou non domestiques (rats, souris, hérissons, reptiles, amphibiens, oiseaux…)", écrivent les médecins au début du document envoyé aux rédactions. "La détention de certains d’entre eux est soumise à déclaration ou à la possession d’un certificat de capacité. Elle peut même être interdite, en raison des risques encourus par les personnes les plus fragiles (dont l’enfant de moins de 5 ans, un âge peu adapté à la recommandation du lavage des mains)", poursuivent-ils.
Animaux de compagnie non traditionnels : quelles maladies peuvent-ils transmettre ?
En guise d’avertissement, les experts listent ensuite les maladies que peuvent transmettre les animaux de compagnie non traditionnels aux humains. Ils citent ainsi :
1/ la salmonellose (rats, souris sauvages, oiseaux, lézards, grenouilles, petites tortues aquatiques, reptiles).
2 / La salmonellose résistante aux fluoroquinolones, liée à l’utilisation de ces antibiotiques chez les reptiles.
3/ La chorioméningite lymphocytaire (souris sauvage, hamster).
4/ La psittacose (oiseaux).
5/ La colibacillose entérohémorragique (ruminants).
6/ La poxvirose (rats).
7/ La leptospirose (rats, souris).
8/ La fièvre hémorragique avec syndrome rénal (rats).
9/ La septicémie.
"La morsure est le moyen le plus fréquent d’inoculation d’un agent pathogène présent naturellement dans la salive de l’animal", complètent les professionnels de santé. "La bête étant le plus souvent asymptomatique, les contacts étroits avec celle-ci présentent aussi un risque de transmission d’un agent infectieux, notamment lorsqu’elle dort avec l’enfant dans la chambre", ajoutent-ils.
"En Europe, la sous-estimation des risques associés aux animaux de compagnie non traditionnels est liée à plusieurs facteurs : le non-signalement des cas isolés ; l’absence d’un système d’alerte à même, comme aux États-Unis, de collecter les cas sporadiques ; la méconnaissance de certaines zoonoses", déplorent-ils.
Animaux de compagnie non traditionnels : de nouvelles recommandations
En conclusion et pour protéger la santé des Français, l’Académie nationale de médecine émet plusieurs recommandations :
– informer le public des risques liés à la présence au domicile de certains ACNT dont la détention est autorisée ;
– déconseiller, lorsque des enfants âgés de moins de 5 ans sont présents au domicile, la détention des ACNT pouvant représenter un risque de morsure (furet, rat, iguane) ou de transmission d’agents infectieux (rongeurs, serpents, tortues, amphibiens, oiseaux, petits ruminants…) ;
– rappeler aux parents l’importance, devant toute maladie chez un enfant de moins de 5 ans, de prévenir le médecin si un ACNT est présent au domicile ;
– renforcer les contrôles sanitaires dans les animaleries hébergeant des ACNT commercialisés, en fonction des risques zoonotiques propres à chaque espèce ;
– créer une plateforme de surveillance épidémiologique des zoonoses observées chez l’enfant exposé à la présence d’un ACNT.