En cas de fortes chaleurs, la circulation d’un gaz potentiellement cancérogène est favorisée dans l’habitacle d’une voiture, selon une étude américaine parue dans la revue Environmental Science & Technology.
La présence du triphosphate identifiée dans 99 % des véhicules étudiés
Dans le cadre de cette recherche, des scientifiques de l'université Duke et du Green Science Policy Institute (États-Unis) ont recruté 101 propriétaires de véhicules. Chaque participant a reçu un échantillonneur spécial en silicone, qu’il a fallu fixer au rétroviseur de sa voiture pendant une semaine. Certains volontaires ont également prélevé un petit morceau de mousse de leur siège de voiture et l’ont fait analyser en laboratoire. Tous les modèles de voitures dataient de 2015 ou d'une date ultérieure.
Après l’examen minutieux des échantillons, la présence du triphosphate, ou TCIPP, un gaz toxique issu des produits censés ralentir les incendies, a été identifiée dans 99 % des véhicules étudiés. Autre constat des chercheurs ? L’augmentation des températures entraîne une hausse de la concentration de cette substance. Elle était environ quatre fois plus élevée dans les échantillons prélevés en été. Cette réaction est aussi renforcée quand ce gaz est présent dans la mousse des sièges de voiture.
Triphosphate : aérer l’habitacle pour réduire son exposition
Dans un rapport publié en 2023, le Département américain de la Santé avait alerté sur les effets potentiellement cancérogènes du TCIPP. Après une exposition, des tumeurs du foie ainsi que de l’utérus avaient été découvertes chez des rats et des souris. Des études supplémentaires doivent être menées pour connaître l'impact de ce gaz chez l'homme.
Pour réduire son exposition à cette substance toxique, il est préconisé d’ouvrir les portières de la voiture, afin d’aérer l’habitacle avant de monter dedans. "Ouvrir les portes pour laisser l'air s'échapper pendant quelques minutes avant de s'asseoir dans le véhicule devrait être utile, tout comme baisser les vitres pendant les premières minutes du trajet", a confié la Docteure Lydia Jahl, co-auteure de l'étude ainsi que collaboratrice scientifique et politique au Green Science Policy Institute, au média StudyFinds.