Le choléra fait sa première victime. Jeudi 8 mai, un enfant de trois ans est décédé de la maladie à Mayotte. Les premiers cas avaient été détectés mi-mars sur l’archipel de l’Océan Indien. "L’enfant habitait dans le quartier de Koungou dans lequel plusieurs cas de choléra avaient été identifiés ces dernières semaines, et qui avaient concentré les efforts d’intervention et notamment de vaccination", indique la préfecture de Mayotte dans un communiqué.
Plus de 50 cas de choléra recensés à Mayotte
Selon le dernier bilan de l’Agence régionale de santé de Mayotte, paru le 6 mai dernier, 58 cas ont été recensés depuis la mi-mars, dont six étaient encore actifs. "Le choléra est une maladie diarrhéique épidémique, strictement humaine, due à l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés par des bactéries appartenant aux sérogroupes O1 et O139 de l’espèce Vibrio cholerae", explique le ministère de la Santé. Il souligne que les fortes concentrations de population, associées à une hygiène défectueuse du milieu et un défaut d’assainissement, peuvent favoriser l’apparition des cas. Depuis 20 ans, des épidémies "sporadiques et limitées" apparaissent à Mayotte et en Guyane.
Comment se soigne le choléra ?
La maladie se manifeste par des diarrhées violentes et des vomissements. "En l’absence de traitement, dans ses manifestations les plus sévères, le choléra est l’une des maladies infectieuses les plus rapidement mortelles : la mort survient en 1 à 3 jours, par collapsus cardio-vasculaire dans 25 à 50 % des cas", alerte l’Institut Pasteur. Les personnes fragiles, les personnes âgées et les enfants sont les plus à risque de décès.
Ainsi, il est primordial de traiter la maladie au plus vite, en compensant "les pertes digestives d’eau et d’électrolytes". "La réhydratation est assurée par voie orale ou par voie intraveineuse, selon le degré de déshydratation, développe l’Institut Pasteur. L’amélioration est perceptible au bout de quelques heures et la guérison, sans séquelle, est obtenue en quelques jours." Le traitement par antibiotique est réservé aux cas graves.
Choléra : une augmentation des cas à travers le monde
Selon l’Institut Pasteur, l’amélioration de l’accès à l’eau potable et l’adoption de mesures d’hygiène ainsi qu’une "mobilisation sanitaire" en cas d’épidémie permettraient de réduire l’impact de la maladie. "Mais il est prévisible que cette élévation du niveau d’hygiène ne sera pas réalisée avant plusieurs décennies dans les pays atteints par le choléra", prévient l’Institut. De fait, la maladie demeure un enjeu sanitaire mondial. En septembre 2023, l’Organisation mondiale de la Santé signalait une recrudescence du choléra à travers le monde dans un communiqué. "Bien que les données sur le choléra restent insuffisantes, le nombre de cas signalés à l’OMS en 2022 a plus que doublé par rapport à 2021, précisait l'organisation. Quarante-quatre pays ont signalé des cas, soit une augmentation de 25 % par rapport aux 35 pays qui en avaient signalé en 2021." D'après les estimations, la maladie touche entre 1,3 et 4 millions de personnes chaque année.