- Le syndrome métabolique est associé à un risque de décès plus élevé en cas de cancer du sein.
- Il correspond à un excès de graisse abdominale associé à une glycémie anormale, une hypercholestérolémie ou une hypertension.
- Un changement de régime alimentaire permet de réduire le risque de mortalité.
Le cancer du sein est la première cause de décès par cancer chez la femme en France. Toutes les femmes ne sont pas égales face à la maladie. Dans la revue Cancer de l’American Cancer Society, des scientifiques montrent que les femmes atteintes du syndrome métabolique ont un risque de décès plus élevé. Caractérisé par un tour de taille élevé, il est associé à au moins deux troubles : glycémie anormale, hypertension artérielle ou encore hypercholestérolémie. "La survenue du syndrome étant favorisée par le manque d’activité physique, la sédentarité et une mauvaise alimentation, autant dire que le nombre de cas est en constante augmentation", alerte l’Inserm. En France, près d’une personne sur cinq serait touchée.
Syndrome métabolique : il augmente le risque de décès en cas de cancer du sein
Dans cette étude, les chercheurs américains ont analysé les données de plus de 60.000 femmes, rassemblées dans le cadre d’un essai clinique appelé Women’s Health Initiative. Parmi elles, plus de 4.500 ont eu un cancer du sein au cours des 20 ans de suivi. 659 femmes en sont décédées. Les scientifiques ont prêté attention au score appelé MetS : il permet d’examiner les composants du syndrome métabolique, comme l’obésité, l’hypertension artérielle, la glycémie ou le cholestérol. "Un score MetS plus élevé (3-4), quel que soit le poids, était associé à des cancers du sein de pronostic plus sombre, et à un risque 44 % plus élevé de mortalité par cancer du sein", concluent les auteurs. L’obésité, comme seul facteur de risque, n’était pas associée à une hausse du risque de décès. En revanche, c’était le cas pour l’obésité sévère.
Cancer du sein : savoir détecter le syndrome métabolique
"Les femmes ménopausées avec des scores MetS plus élevés constituent une population jusqu'alors méconnue présentant un risque de mortalité par cancer du sein plus élevé, constate l'auteur principal, Rowan T. Chlebowski, de l'Institut Lundquist, en Californie. L’évaluation des scores MetS en clinique ne nécessite que trois questions sur les antécédents de cholestérol, de diabète et d'hypertension, ainsi que les mesures du tour de taille et de la tension artérielle, qui sont généralement déterminées lors des visites de routine." Selon lui, il pourrait ainsi être facile de mettre en place ces contrôles au cours des différents rendez-vous médicaux de suivi.
Cancer du sein : une alimentation saine réduit le risque de décès en cas de syndrome métabolique
Une meilleure détection du syndrome métabolique permettrait une meilleure prise en charge. L’Inserm explique que la perte de graisse abdominale diminue le risque de complications liées au syndrome. Pour y parvenir, elle cite le processus à suivre : "une activité physique régulière et une alimentation équilibrée, parfois complétées par des traitements médicamenteux, notamment pour réguler la tension, l’hyperglycémie ou la teneur du sang en lipides".
Or, dans une seconde partie de leurs travaux, les scientifiques américains ont montré qu’un changement a des effets bénéfiques chez les femmes atteintes du syndrome métabolique et d’un cancer du sein. "Dans l’essai randomisé de la Women’s Health Initiative (WHI), un régime pauvre en graisses a réduit la mortalité par cancer du sein, en particulier chez les femmes présentant davantage de composants du syndrome métabolique (MetS) (obésité, hypertension artérielle, glycémie élevée et cholestérol anormal)", notent les auteurs. Pour eux, le dépistage du syndrome métabolique et son traitement constituent une "cible" pour les stratégies de prévention du cancer du sein.