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QUESTION D'ACTU

Xénogreffe

Le premier patient greffé d’un rein de porc génétiquement modifié est décédé

Souffrant d’insuffisance rénale chronique, l'Américain Richard Slayman avait subi une transplantation de rein de porc génétiquement modifié en mars dernier.

Le premier patient greffé d’un rein de porc génétiquement modifié est décédé Gumpanat / istock




L'ESSENTIEL
  • Richard "Rick" Slayman, le premier patient au monde à recevoir de son vivant une transplantation de rein de porc génétiquement modifié, est décédé deux mois après avoir subi la greffe, à l’âge de 62 ans.
  • Avant d’être transplanté, l’organe porcin avait été génétiquement modifié avec la méthode des "ciseaux génétiques" appelée CRISPR-Cas9, dans le but d’éliminer les gènes porcins "nocifs" et d’ajouter certains gènes humains pour "améliorer sa compatibilité".
  • Le sexagénaire avait subi la xénogreffe notamment pour donner de l’espoir aux dizaines de milliers de patients en attente d’une transplantation pour survivre.

Les chirurgiens pensaient que la greffe "durerait au moins deux ans". Richard "Rick" Slayman, le premier patient au monde à recevoir une transplantation de rein de porc génétiquement modifié, est décédé deux mois après avoir subi la greffe, à l’âge de 62 ans. C’est ce qu’ont annoncé samedi 11 mai sa famille et le Massachusetts General Hospital (MGH), qui avait effectué l’opération. D’après ce dernier, rien "n’indique qu’il est mort des suites de la transplantation".

Un rein de porc modifié par les ciseaux génétiques CRISPR-Cas9

Le sexagénaire, originaire de Weymouth, aux Etats-Unis, souffrait d’une insuffisance rénale chronique, en phase terminale. Il avait subi une greffe de rein à l’hôpital en 2018, mais qui s’était soldée par un échec. Après des complications liées à sa dialyse, ses médecins lui avaient suggéré une greffe de rein de porc, une technique appelée xénogreffe : la transplantation d’organes ou de tissus d’une espèce à une autre. Précédemment, des reins de porcs avaient déjà été implantés à des patients, mais ils étaient en état de mort cérébrale : c’est la première fois que l’intervention est réalisée sur un patient bel et bien vivant.

Avant d’être transplanté, l’organe porcin avait été génétiquement modifié avec la méthode des "ciseaux génétiques" appelée CRISPR-Cas9, dans le but d’éliminer les gènes porcins "nocifs" et d’ajouter certains gènes humains pour "améliorer sa compatibilité", peut-on lire dans un communiqué du MGH. Les scientifiques avaient également inactivé les "rétrovirus endogènes porcins" dans l’organe du porc afin d'éliminer tout risque d'infection chez l'Homme. Une première mondiale.

Un espoir pour les milliers de patients en attente d’une greffe d’organe

"Leurs efforts ont donné à notre famille sept semaines de plus avec Rick, et les souvenirs créés pendant cette période resteront dans nos esprits et dans nos cœurs", ont déclaré les proches de Richard Slayman. D’après eux, le sexagénaire avait subi la xénogreffe notamment pour donner de l’espoir aux dizaines de milliers de patients en attente d’une transplantation pour survivre.

Selon le United Network for Organ Sharing (UNOS), plus de 100.000 personnes attendent une greffe d’organe et 17 personnes meurent chaque jour en attendant une transplantation aux États-Unis. En France, plus de 10.000 patients étaient en attente d’une greffe d’organe début 2023.

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