- La pratique d'une activité physique, dite aérobie, d'intensité modérée à forte, réduit l'inflammation liée à l'obésité.
- Quatre séances par semaine, pour un total de 150 minutes, ont des effets plus importants sur celle-ci que la prise d'un traitement amaigrissant.
- Cela pourrait permettre de réduire le risque de maladie métabolique liée à l'obésité.
Le sport, c’est la santé. D’après l’Organisation mondiale de la Santé, la pratique d’une activité physique, à raison de 150 minutes par semaine au minimum, est bonne pour "la santé du cœur, du corps et de l’esprit". Cela réduit le risque de maladie cardiovasculaire, de cancer, de diabète ou encore de dépression. Mais le sport aurait aussi des effets bénéfiques sur l’inflammation de l’organisme. Des scientifiques le démontrent dans une étude, qui sera présentée au Congrès européen sur l’obésité, organisé à Venise en Italie. Chez les personnes atteintes d’obésité, l’activité physique aérobique, modérée à intense, permet de réduire l’inflammation.
Obésité : l'inflammation accentue le risque de maladies chroniques
Dans un communiqué, les auteurs de cette étude précisent que l’accumulation excessive de graisse dans le tissu adipeux (cellules adipeuses) entraîne une "inflammation chronique de bas grade, caractérisée par des niveaux chroniquement élevés de composés nocifs appelés cytokines pro-inflammatoires, qui contribuent au développement de maladies métaboliques". Le professeur Signe Torekov de l'Université de Copenhague au Danemark est l’auteur principal de ces travaux. Il rappelle que des recherches précédentes ont montré que l’exercice physique permet de réduire le risque de complications liées à l’obésité. "De nouveaux médicaments amaigrissants, comme les agonistes des récepteurs du peptide-1 de type glucagon (GLP-1 RA), développés à l’origine pour le diabète, réduisent efficacement l’obésité et les troubles associés, complète-t-il. Dans cette analyse, nous voulions déterminer si la combinaison de l'exercice avec le GLP-1 RA pouvait réduire l'inflammation chronique de bas grade chez les personnes obèses, un processus qui est à l'origine de nombreuses maladies chroniques et affections liées à l'âge."
Sport, traitement ou les deux : quelle est la meilleure stratégie pour réduire l'inflammation liée à l'obésité ?
Pour le savoir, il a recruté 195 personnes souffrant d’obésité. Ils ont été répartis dans différents groupes : le premier prenait un placebo et gardait ses habitudes en matière d’exercice, le second faisait seulement l’exercice physique recommandé soit au moins 150 minutes par semaine, d’intensité modérée à intense, le troisième prenait le traitement à base de liraglutide, et le dernier faisait la quantité de sport recommandée et suivait le même traitement. "La partie exercice physique consistait en deux séances supervisées par semaine d'exercices assez intenses sur des vélos spinning (évalués par la fréquence cardiaque) et les participants étaient encouragés à effectuer deux séances individuelles par semaine, pour atteindre un minimum de 150 minutes/semaine d’activité", indiquent les auteurs. Pendant l’étude, des échantillons sanguins ont été prélevés pour analyser les évolutions de différents marqueurs de l’inflammation. Au bout d’un an, les patients ayant fait les séances de sport ont obtenu de meilleurs résultats sanguins : les taux de trois marqueurs de l’inflammation ont baissé de 18 à 37 %.
Réduction de l'inflammation : le sport est plus efficace que le traitement
"Nos résultats montrent que faire de l'exercice conformément aux recommandations des lignes directrices était la stratégie la plus efficace pour réduire l'inflammation chronique de bas grade, explique le professeur Signe Torekov. Le traitement par le liraglutide n’a pas réduit l’inflammation davantage que le placebo, et l’ajout du liraglutide à l’exercice n’a pas réduit davantage l’inflammation. Ces résultats soulignent les avantages d’une activité physique d’intensité modérée à intense pour réduire l’inflammation de faible intensité liée à l’obésité, ce qui pourrait aider à prévenir les maladies métaboliques associées."