Touchant environ 50.000 personnes chaque année en France, la borréliose de Lyme ou maladie de Lyme est une maladie infectieuse due à une bactérie du complexe Borrelia burgdorferi sensu lato transmise à l’être humain par piqûres de tiques infectées. "Une infection ne conduit pas toujours à la maladie, et en cas d’épidémie, elle peut généralement être traitée avec des antibiotiques. Cependant, certaines des personnes infectées développent des symptômes persistants tels que la fatigue, la déficience cognitive ou la douleur malgré les antibiotiques."
En quête de nouveaux traitements, une équipe de scientifiques a mis en évidence les mécanismes génétiques et immunologiques qui expliqueraient pourquoi certains patients développent la maladie de Lyme sur le long terme, et d’autres non.
Une variante de gène spécifique qui influence la gravité de la maladie de Lyme
Dans le cadre de leurs travaux, publiés dans les revues Nature Communications et BMC Infectious Diseases, les chercheurs du Center for Individualized Infection Medicine (CiiM), en Allemagne, ont analysé les modèles génétiques de plus de 1.000 patients atteints de la maladie de Lyme et les a comparés à ceux des personnes non infectées. Ils ont ainsi pu identifier "une variante de gène spécifique directement associée à la maladie", auparavant inconnue chez les patients atteints de Lyme.
L’équipe a ensuite effectué divers tests biologiques et immunologiques cellulaires pour déterminer les conséquences physiologiques de cette prédisposition génétique. Elle a d’abord découvert que les processus anti-inflammatoires dans l’organisme étaient réduits en présence de cette variante de gène, ce qui signifie que l'inflammation et les symptômes de la maladie de Lyme peuvent durer plus longtemps. De même, les patients avec cette particularité génétique produisent beaucoup moins d’anticorps contre Borrelia : la bactérie ne peut donc pas être attaquée efficacement et la maladie s’installe sur la durée.
Une réponse immunitaire influencée par la génétique
Par ailleurs, les chercheurs ont "identifié 34 loci génétiques différents qui sont impliqués dans la régulation de la réponse immunitaire des patients atteints de la maladie de Lyme par le biais de substances messagères, appelées cytokines, et qui pourraient également jouer un rôle important dans d'autres maladies à médiation immunitaire telles que les allergies". Pour rappel, en génétique, un locus (loci au pluriel) désigne la localisation, un emplacement précis, une position fixe, d'un gène particulier ou d'un marqueur génétique sur un chromosome.
"Les résultats de notre étude ont permis d’obtenir des informations importantes sur les processus génétiques et immunologiques qui favorisent le développement de la maladie de Lyme", conclut l’équipe de scientifiques, qui espère que cela ouvrira la voie à de nouveaux traitements efficaces pour les patients qui présentent des symptômes de longue durée.