- Une étude menée sur 24.000 volontaires révèle qu’une faible concentration de testostérone chez les hommes est associée à un risque accru de mortalité, notamment de cause cardiovasculaire.
- Ceux dont le taux de testostérone était inférieur à 7,4 nmol/L (nanomole par litre de sang) avaient ainsi un risque plus élevé de mortalité toutes causes confondues.
- On estime qu’en France, 340.000 hommes, essentiellement âgés de plus de 40 ans, présenteraient un déficit en testostérone symptomatique.
La testostérone est l’hormone sexuelle secrétée par les testicules, qui stimule le développement des organes génitaux mâles et détermine l’apparition des caractères sexuels mâles secondaires. Si elle est indispensable à la maturation des spermatozoïdes et à la fonction reproductive masculine, elle participe également à la bonne santé des os, au développement des muscles, à la croissance de l’organisme... Bref, au bon fonctionnement du corps.
Or, d’après une nouvelle étude, publiée dans la revue Annals of Internal Medicine, la testostérone pourrait bien jouer un rôle de prévention de la mortalité en conjurant les maladies, notamment cardiovasculaires.
Un faible taux de testostérone associé à un risque accru de décès
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs de l’Université d’Australie-Occidentale (UWA), en collaboration avec des équipes d’Europe et d’Amérique du Nord, ont passé à la loupe onze études de cohorte qui ont inclus un total de plus de 24.000 participants, afin de clarifier les associations entre les hormones sexuelles masculines et le risque de mortalité toutes causes confondues et de maladies cardiovasculaires chez les hommes vieillissants. D’autres variables étaient également prises en compte pour ajuster les résultats, comme l’âge, l’IMC, le mode de vie, les antécédents médicaux...
Les chercheurs ont mesuré leurs concentrations totales de testostérone à l’aide de la spectrométrie de masse (une technique permettant de détecter et identifier des structures moléculaires par mesure de leur masse), pendant une période de suivi d’au moins cinq ans. Dans le détail, ont ainsi été mesurés leurs taux de testostérone global, de globuline se liant aux hormones sexuelles (SHBG), d’hormone lutéinisante (qui joue un rôle clé dans la fertilité), de dihydrotestostérone ou encore d’œstradiol, un dérivé naturel du métabolisme du cholestérol (via la testostérone).
Résultat, il est apparu que "seuls les hommes ayant de faibles concentrations totales de testostérone avaient un risque plus élevé de mortalité toutes causes confondues", peut-on lire dans un communiqué. En chiffres, ceux dont le taux de testostérone était inférieur à 7,4 nmol/L (nanomole par litre de sang) avait un risque plus élevé de mortalité toutes causes confondues, quelle que soit la concentration d’hormone lutéinisante. Quant aux hommes dont la concentration de testostérone était inférieure à 5,3 nmol/L, ils avaient un risque accru de décès cardiovasculaire.
340.000 hommes en déficit de testostérone symptomatique en France
D’après une récente étude, on estime qu’en France, 340.000 hommes, essentiellement âgés de plus de 40 ans, présenteraient un déficit en testostérone symptomatique. Seulement 70.000 seraient sous traitement substitutif, soit 20 % des hommes concernés. Si le dépistage systématique du déficit dans la population générale n’est pas recommandé, certains individus sont particulièrement à risque et devraient consulter. C’est le cas notamment des patients atteints de maladies métaboliques (obésité, diabète de type 2…), de maladies cardiovasculaires (hypertension, insuffisance cardiaque, fibrillation atriale…) ou autres pathologies chroniques (cancer, dépression…).