- Dans une nouvelle étude, des chercheurs suédois ont examiné l'impact des facteurs sociaux (le lieu de résidence, le pays de naissance, l’éducation et les revenus) sur le risque de mortalité post-AVC.
- Les participants ayant des revenus élevés et fait des études supérieures avaient un risque 32 % et 26 % inférieur de décès après une attaque cérébrale.
- La recherche a aussi révélé un lien entre un risque accru de mortalité et des facteurs de risque supplémentaires (l'inactivité physique, le diabète, l'abus d'alcool et la fibrillation auriculaire).
Plus de 30 % des accidents vasculaires cérébraux laissent des séquelles sévères avec une invalidité permanente qui rend les victimes dépendantes et environ 25 % sont mortels, selon l’Agence Régionale de Santé (ARS) d’Île-de-France. Récemment, des scientifiques de l’université de Göteborg (Suède) ont révélé que tous les patients n’étaient pas égaux lorsqu'il s'agit de survivre à une attaque cérébrale. Pour parvenir à cette conclusion, ils ont réalisé une étude dont les résultats ont été présentés lors de la 10ème conférence de l'European Stroke Organization (ESOC).
Dans le cadre de leurs travaux, les chercheurs ont analysé les données de 6.901 personnes victimes d’un accident vasculaire cérébral en Suède, entre novembre 2014 et décembre 2019, pour examiner l'impact des principaux déterminants sociaux de la santé sur le risque de mortalité post-AVC. L’équipe s’est concentrée sur quatre facteurs : le lieu de résidence, le pays de naissance, l’éducation et les revenus.
AVC : "le statut socio-économique d'une personne peut être une question de vie ou de mort"
Les résultats ont montré que les patients présentant un des facteurs sociaux défavorables étaient confrontés à un risque de mortalité 18 % plus élevé. Ce risque augmentait à 24 % pour les volontaires présentant deux à quatre facteurs sociaux défavorables. Selon les auteurs, les participants ayant des revenus élevés avaient un risque 32 % inférieur de mortalité après un AVC. C’était aussi le cas pour les adultes ayant fait des études supérieures, dont le risque de décès après une attaque cérébrale baissait de 26 %.
"Notre recherche souligne une dure réalité : le statut socio-économique d'une personne peut être une question de vie ou de mort dans le contexte d'un accident vasculaire cérébral, en particulier lorsqu’elle est confrontée à de multiples facteurs sociaux défavorables. Bien que notre étude ait été menée à Göteborg, nous pensons que ces informations trouvent un écho dans toute l’Europe, où existent des structures de soins de santé et des niveaux de vulnérabilité sociale similaires, mettant en évidence un problème omniprésent sur tout le continent", a signalé Katharina Stibrant Sunnerhagen, auteure principale des travaux.
Un risque accru de décès post-AVC lié à l’abus d’alcool, l'inactivité physique et le diabète
Un lien entre un risque accru de mortalité post-AVC et des facteurs de risque supplémentaires, tels que l'inactivité physique, le diabète, l'abus d'alcool et la fibrillation atriale, a aussi été établi.
"Alors que le nombre de personnes touchées par un accident vasculaire cérébral en Europe devrait augmenter de 27 % entre 2017 et 2047, la nécessité d’interventions efficaces est plus pressante que jamais. Les décideurs politiques, par exemple, doivent adapter la législation et les approches pour tenir compte des circonstances et des besoins spécifiques de diverses communautés, tandis que les cliniciens devraient envisager d’identifier les patients présentant des facteurs sociaux défavorables afin de prévenir la mortalité post-AVC", a conclu Katharina Stibrant Sunnerhagen.