En dépit du réchauffement climatique ou de la menace des pathologies vectorielles, le fardeau de la maladie pourrait être moins lourd. L’espérance de vie à l’échelle mondiale devrait augmenter de 4,9 ans chez les hommes et de 4,2 ans chez les femmes d’ici à l’année 2050, selon les conclusions de l’étude Global Burden of Disease 2021, réalisée par l'Institute for Health Metrics and Evaluation, sous la houlette de l’Université de Washington (Etats-Unis).
Une amélioration des taux de survie aux maladies d'ici à 2050
Pour parvenir à ces chiffres, publiés dans la revue The Lancet, les chercheurs en épidémiologie ont utilisé des modèles de projection qui prennent en compte diverses mesures de santé publique, comme l’indice sociodémographique et l’exposition aux facteurs de risque, pour 204 pays et territoires sur la période 2022-2050. Ils ont ainsi fourni des prévisions pour différentes causes de mortalité, des maladies non transmissibles (cancers, pathologies cardiovasculaires, diabète...) aux maladies transmissibles (obésité, hypertension artérielle, tabagisme, mauvaise alimentation...), ainsi que pour l’exposition aux risques de santé.
La tendance est claire : les progrès de la médecine et de la prévention ont permis de réduire la prévalence et la mortalité liées aux pathologies cardiovasculaires, à la Covid et aux maladies maternelles, néonatales et nutritionnelles. Avec, pour résultat anticipé, une amélioration des taux de survie et une augmentation de près de 5 ans de l’espérance de vie d’ici à la moitié du XXIe siècle.
Autre bonne nouvelle, "en plus d'une augmentation de l'espérance de vie dans son ensemble, nous avons constaté que la disparité de l'espérance de vie entre les zones géographiques diminuera", affirment les scientifiques dans un communiqué. En effet, si les inégalités en matière de santé entre les régions riches et pauvres vont subsister, les écarts devraient se réduire, notamment grâce "aux fortes améliorations prévues en Afrique subsaharienne".
Une prédiction d'espérance de vie en bonne santé... moins optimiste
Si l’on peut espérer vivre plus vieux, il n’est toutefois pas dit que l’on vieillisse forcément mieux. "On s’attend à ce que plus de personnes vivent plus longtemps, certes, mais elles passeront davantage de temps en mauvaise santé", prédisent les chercheurs. L’espérance de vie en bonne santé – le nombre moyen d’années qu’une personne peut espérer vivre sans problème de santé – passerait ainsi de 64,8 ans en 2022 à 67,4 ans en 2050, soit une hausse de "seulement" 2,6 années. Si "les années de vie saine perdues" devraient donc diminuer, celles "vécues avec un handicap" pourraient bien bondir.
Preuve, selon l’étude, qu’il est aujourd’hui urgent de réduire le fardeau de la maladie en améliorant la qualité de l’environnement dans lequel nous vivons (réduction de la pollution, meilleure alimentation, activité physique...) et en misant encore davantage sur la médecine, à commencer par la vaccination.