D’après le dernier bilan de Santé publique France, qui date du 15 mai 2024, 85 cas de choléra ont été signalés sur l’île, moins de deux mois après la découverte du premier cas, le 18 mars dernier.
Choléra : une majorité de cas autochtones à Mayotte
L'instance de santé détaille : "17 ont été importés des Comores ou des pays du continent africain". Mais, ce qui est plus inquiétant, c’est que 68 sont des cas dits autochtones. Ce qui signifie que les personnes touchées ont contracté la pathologie sur le territoire et qu’elles n’ont pas voyagé en zone contaminée dans les quinze jours précédant l’apparition des symptômes.
L’épidémie de choléra inquiète donc à Mayotte. La plupart des personnes touchées par cette infection diarrhéique aiguë ne manifestent généralement pas de symptômes, indique l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Pour ceux qui en ont, ils restent bénins à modérés dans la majorité des cas. Mais une minorité de malades souffre de diarrhée aqueuse aiguë, avec une déshydratation sévère. Sans traitement, cette maladie peut ainsi être mortelle.
Depuis le début de l’épidémie à Mayotte, une fillette de trois ans est décédée et sept personnes ont été admises en réanimation. Pour limiter le risque de propagation de l’épidémie, l’idéal est de vacciner la population. Au 13 mai, à Mayotte, 4.456 cas contacts avaient reçu une injection.
Le choléra se transmet par ingestion d’eau ou d’aliments contaminés, selon l’Institut Pasteur. Actuellement, la plupart des cas enregistrés à Mayotte - très précisément 61 d’entre eux - ont été détectés dans la commune de Koungou.
Cette commune connaît des difficultés d'accès à l'eau potable, ce qui a pour conséquence que beaucoup d’habitants consomment de l’eau de rivière. Il y a aussi des défauts d'assainissement, notamment l’absence d'évacuation des eaux usées. Il y a quelques jours, un nouveau foyer de contamination a aussi été signalé dans la commune de M'tzangamouji, qui compte six cas autochtones.
Épidémie de Choléra à Mayotte : Santé publique France lance un appel
Dans un communiqué publié ce vendredi 17 mai, Santé publique France appelle au renfort de professionnels de santé volontaires, dans le cadre de la réserve sanitaire mobilisée sur place pour le choléra. Beaucoup de missions - qui durent généralement un mois - arrivent bientôt à échéance.
Plus précisément, 54 volontaires sont spécifiquement déployés à Mayotte pour l’épidémie de choléra. "Ils renforcent les équipes de l’Agence régionale de santé (ARS), de Santé publique France Mayotte, du Centre Hospitalier de Mayotte, des Centres Médicaux de Référence ou interviennent sur le terrain pour des missions d’investigation ou vaccination", détaille Santé publique France.