Chaque année, 150.000 personnes sont victimes d'un Accident Vasculaire Cérébral (AVC) en France. Ce trouble représente la première cause nationale de handicap acquis de l’adulte. Et avec 30.000 décès annuels, il est la 3ᵉ cause de mortalité chez l’homme et la 2ᵉ chez la femme.
Pour réduire le fardeau de cette pathologie neuronale, il suffirait de faire passer un examen cérébral non invasif, appelé Doppler transcrânien, aux enfants lors de leur première année de vie, selon les chercheurs australiens.
Anévrisme : des variations dans les vaisseaux du cerveau peuvent être repérées dès l’enfance
Pour comprendre l’évolution des anévrismes cérébraux, une des causes d’AVC, le chercheur principal et expert en neuroanatomie, le Dr Arjun Burlakoti, a examiné 260 ans de données médicales. "Un anévrisme cérébral est un renflement de l’artère menant au cerveau. Cela est dû à une faiblesse de la paroi artérielle. Et si un anévrisme cérébral éclate, cela peut provoquer un accident vasculaire cérébral", explique le Dr Burlakoti dans un communiqué. Si ce dernier est généralement diagnostiqué entre 31 et 60 ans, l’analyse de plus de deux siècles de données neuronales a permis de mettre en avant un moyen d’évaluer les risques d’anévrisme, et donc d’AVC, dès l’enfance.
"Notre étude montre non seulement que les anévrismes surviennent et se rompent en fonction de leurs circonstances internes, mais également que toute variation des vaisseaux cérébraux (identifiée comme à risque d'anévrisme, NDLR) est susceptible d'être présente dès la naissance. Cela signifie que si nous pouvons identifier les variations du réseau artériel cérébral pendant l'enfance, nous pouvons surveiller et contrôler plus activement les personnes à risque tout au long de leur vie", ajoute le scientifique.
Risques d’AVC : dépister les risques avec un Doppler transcrânien
À la suite de ses résultats parus dans la revue BMJ Open, l’équipe recommande de faire passer un Doppler transcrânien non-invasif aux bébés et aux enfants pour examiner le flux sanguin cérébral. Ce test indolore permet d’évaluer par ultrasons la vitesse du flux sanguin dans le cerveau et de détecter les variations dans les vaisseaux. Les scientifiques assurent que cette méthode de dépistage pourrait permettre une intervention rapide et potentiellement prévenir les anévrismes et les complications liées aux accidents vasculaires cérébraux.
"Le dépistage des composants artériels différents chez les enfants, en particulier chez ceux de moins de deux ans, pourrait être un outil pratique pour le dépistage d'artères cérébrales présentant les variations (identifiées dans les modèles d'anévrismes cérébraux, NDLR), explique le Dr Burlakoti. Il s’agit d’un test de dépistage sûr et non invasif qui permet aux familles de suivre régulièrement si des variations sont détectées."