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Addiction à la cocaïne : ce traitement du TDAH pourrait provoquer des rechutes

Faudrait-il proscrire le "méthylphénidate" pour les personnes sorties de la dépendance à la cocaïne ?

Addiction à la cocaïne : ce traitement du TDAH pourrait provoquer des rechutes Ziviani / istock.




L'ESSENTIEL
  • De plus en plus de Français consomment de la cocaïne, sombrant très souvent dans l’addiction.
  • Se sevrer de cette drogue dure est extrêmement difficile.
  • D’après une nouvelle étude, le méthylphénidate pourrait faire rechuter dans l’addiction les anciens consommateurs de cocaïne.

Le méthylphénidate pourrait faire rechuter dans l’addiction les anciens consommateurs réguliers de cocaïne, d’après une nouvelle enquête.

Addiction à la cocaïne : qu’est-ce que le méthylphénidate ?

Le méthylphénidate (aussi connu sous le nom de Ritaline) est un médicament prescrit principalement pour le trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité (TDAH). Il agit en augmentant les niveaux de certains neurotransmetteurs dans le cerveau (la dopamine et la norépinéphrine), ce qui contribue à améliorer la concentration, l'attention et le contrôle du comportement.

Si ses bienfaits médicaux sont bien documentés, le méthylphénidate est également connu pour son utilisation abusive. Les étudiants, par exemple, le prennent souvent comme stimulant cognitif pour améliorer leur concentration et rester éveillés pendant de longues périodes lors de leurs partiels.

Addiction à la cocaïne : le méthylphénidate testé sur des rats

Afin d’étudier les effets du méthylphénidate sur l’addiction à la cocaïne, les chercheurs ont fait des expériences sur des rats mâles Sprague Dawley. Ces animaux ont été choisis parce que leurs réponses biologiques et comportementales permettent de modéliser efficacement les schémas de dépendance chez l'Homme.

Les rats ont d’abord été entraînés à consommer de la cocaïne régulièrement. Ils ont ensuite subi une phase de sevrage, suivie d'une "phase d'extinction". Pendant "la phase d'extinction", la cocaïne n'était plus disponible et sa recherche diminuait progressivement chez les animaux.

Après "la phase d'extinction", les rats ont été soumis à de nouveaux tests. Ils ont reçu une forte dose de méthylphénidate ou une combinaison de méthylphénidate et de fluoxétine pour voir si ces médicaments déclencheraient de nouveau une recherche de cocaïne.

Addiction à la cocaïne : une seule dose de méthylphénidate suffit pour replonger

Bilan : les rats ayant reçu une grosse dose de méthylphénidate ont montré une nette augmentation de leur recherche de cocaïne, ce qui suggère que le médicament peut rétablir des comportements de dépendance même après une période d'abstinence.

L’ajout de fluoxétine n'a en revanche pas modifié de manière significative les effets du méthylphénidate sur la rechute. "Nous avons été surpris de constater que l'ajout d'un ISRS (fluoxétine) au méthylphénidate n'exacerbait pas les effets de ce dernier", a déclaré l’auteur de l’étude.

La consommation de cocaïne augmente en France

En France, la prise de cocaïne a explosé ces dernières années sur l’ensemble du territoire. "En deux décennies, le nombre de consommateurs de cocaïne n’a cessé de progresser : 1,6% des 18-64 ans sont concernés en 2017 contre 0,3% en 2000. C'est surtout chez les adultes issus des générations 1970 à 1990 que la drogue s’est installée", indique l’OFDT dans son dernier rapport sur la question.  

 





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