Dans une lettre adressée au Président de la république, au Premier ministre, au gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et au haut-commissaire de la République, l’association de patients Renaloo demande la mise en œuvre d’un plan d’action d’urgence pour sauver les patients dialysés en Nouvelle Calédonie.
La grave crise qui secoue la Nouvelle-Calédonie entraîne la privation de soins de nombreuses personnes atteintes de pathologies aigües ou chroniques. Parmi elles, 700 patients dialysés se trouvent dans une situation particulièrement dramatique.
Nouvelle Calédonie : en l’absence de dialyse, un décès rapide survient
"Leur survie est suspendue à la réalisation de ce traitement, à raison de trois séances d’au moins quatre heures par semaine pour l’hémodialyse. Tout retard, toute interruption, toute diminution de la durée du traitement les met en grave danger immédiat", souligne l’association dans un communiqué de presse.
La dialyse permet de débarrasser l’organisme des déchets, de l’excès de liquide et des électrolytes qui s’accumulent dans le sang des patients lorsque les reins ne fonctionnent plus. En l’absence de dialyse, un empoisonnement rapide survient. Le décès se produit habituellement en un faible nombre de jours (cinq à sept en moyenne, parfois moins) et dans d’atroces souffrances.
"La situation actuelle rend l’accès à la dialyse particulièrement difficile en Nouvelle-Calédonie : les structures sont inaccessibles ou saccagées et les livraisons sont rendues impossibles, y compris pour les patients soignés à domicile", déplorent les membres de l’organisation à but non lucratif. "Les malades qui ne peuvent pas accéder à leur dialyse sont encouragés à contacter le SAMU pour être pris en charge en urgence. Mais les urgences sont elles aussi fortement perturbées, ce qui augmente le risque que la dialyse ainsi délivrée soit de qualité dégradée et fasse de ce fait courir des risques majeurs de complication aux malades", alertent-ils également.
"Les patients dialysés en Nouvelle Calédonie sont plus jeunes que ceux de la métropole. Les deux tiers d’entre eux sont en outre diabétiques, ce qui augmente leur risque de décès lié à un excès de potassium dans le sang. De fait, il semble que des pertes humaines soient déjà survenues", soulignent-ils par ailleurs.
Nouvelle Calédonie : que faire pour protéger les personnes dialysées ?
Les militants appellent donc les pouvoirs publics à tout mettre en œuvre pour que la santé et la vie des personnes dialysées soient protégées en Nouvelle Calédonie. Ils demandent en ce sens d’expertiser au plus vite toutes les solutions envisageables, y compris le regroupement de la totalité des malades sur un site unique et approvisionné prioritairement.