- Le glioblastome est une forme très agressive du cancer du cerveau, mais qui reste plutôt rare.
- À l’annonce du diagnostic, l’espérance de vie d’un patient est d’environ 18 mois.
- Des chercheurs américains ont récemment mis au point un vaccin utilisant la technologie à ARN messager, qui permettrait de prolonger de quelques mois la vie des malades atteints par le glioblastome.
Forme très agressive du cancer du cerveau, l’espérance de vie d’un patient concerné par un glioblastome est estimée à environ 18 mois à compter du diagnostic. À l’issue de sept années de recherche, des scientifiques de l’Université de Floride (États-Unis) ont annoncé avoir développé un vaccin thérapeutique pouvant prolonger l’espérance de vie des patients atteints par cette tumeur. Ces travaux ont été publiés dans la revue Cell.
Vaccin à ARN messager : une réponse immunitaire robuste contre le glioblastome
Ce vaccin utilise la technologie à ARN messager, à l’instar de certains vaccins contre la Covid-19, mais avec deux innovations majeures : l’intégration des cellules tumorales du patient pour un vaccin personnalisé, ainsi qu’un mécanisme de livraison complexe nouvellement développé. "Au lieu d’injecter des particules uniques, nous injectons des groupes de particules qui s’enroulent les unes autour des autres comme des oignons. Ces amas alertent le système immunitaire d’une manière beaucoup plus profonde que ne le feraient des particules uniques", a précisé le Professeur Elias Sayour, auteur principal de l’étude et oncologue pédiatrique.
Dans le cadre de cette recherche, le vaccin a été, dans un premier temps, testé sur des souris, puis sur dix chiens de compagnie, qui étaient touchés par un glioblastome, et dont aucune thérapie ne pouvait être envisagée. Enfin, le sérum a été évalué auprès de quatre patients atteints par cette tumeur.
Administré par voie intraveineuse, le vaccin à ARN messager a déclenché une réponse immunitaire vigoureuse pour rejeter ce type de cancer du cerveau chez tous les sujets. "Ce que cela nous a dit, c’est que nous avons pu activer très rapidement la partie précoce du système immunitaire contre ces cancers, ce qui est essentiel pour débloquer les effets ultérieurs de la réponse immunitaire", a complété le spécialiste.
Une prolongation de l’espérance de vie des patients
D’après les premiers résultats, les dix chiens ont survécu en moyenne 139 jours tandis que leur survie est estimée entre 30 à 60 jours en temps normal. La survie des patients a également été prolongée de quelques mois. Néanmoins, les auteurs de l’étude ont indiqué qu’il est encore trop tôt pour évaluer les effets cliniques du vaccin.
D’ici les prochains mois, l’équipe américaine souhaite débuter un essai clinique élargi de phase I pour inclure jusqu’à 24 patients adultes et des enfants, afin de valider leurs premières conclusions.