Avec des semaines de 60 heures, et une pression de plus en plus forte, la surcharge de travail à l'hôpital continue ! Et face à cette situation, ce sont bien souvent les services d'urgences qui trinquent. Alors, pour éviter tout vent de panique en cette période de fêtes, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a décidé de mettre la main au portefeuille. Elle a ainsi décidé de consacrer 15 millions d’euros aux services d’urgences en situation difficile, « pour tenir compte de l’affluence liée à la période hivernale. » Ces moyens serviront à financer, dit-elle, « des solutions concrètes, pour assurer une prise en charge de qualité des patients. » Parmi les mesures concrètes, figure l'optimisation de gestion des lits, la mise en place d’équipe d’urgentistes de territoire, ou encore l'ouverture de lits de médecine. pourquoidocteur détaille ce plan d'actions.
Un gestionnaire de lits à la tête de chaque service
Ces crédits destinés aux établissements nécessitant des moyens supplémentaires avant l'hiver s’inscrivent dans la politique de renforcement des services d’urgences d’ores et déjà engagée par la ministre. Les Agences régionales de santé (ARS) mettent actuellement en œuvre, en association avec l’ensemble de professionnels de santé, des mesures concrètes pour faciliter, par exemple, la recherche de lits disponibles pour les patients.
Ainsi, un dispositif de gestionnaires de lits, porté par l’Agence nationale d’appui à la performance (ANAP), est mis en place afin de réduire le temps passé par les urgentistes et les soignants à chercher des lits.
De plus, dès 2014, plus de 160 établissements bénéficieront de cet accompagnement. Et à terme, les 600 établissements disposant d'un service d'urgence devront être dotés d'une "organisation de gestion des lits" rattachée à la direction de l'hôpital. « Des évaluations permettront de s’assurer que ces dispositifs répondent aux difficultés rencontrées par les établissements de santé », précise le ministère.
En outre, des recommandations de bonnes pratiques de gestion de l'aval des urgences ont été diffusées aux établissements de santé afin d'améliorer la prise en charge. Avec toujours le même objectif, désengorger les urgences.
Le risque de réadmission augmente
La sauration des urgences pose d'autre problèmes. Ce constat fait aussi courir des risques supplémentaires pour la santé des malades, avec notamment le risque d’erreurs médicales qui augmente.
Enfin, ce danger touche aussi ceux qui doivent sortir des urgences et qui ne sont pourtant plus dans une situation critique.
« Une importante étude a montré que plus ils restent en attente, plus leur risque de réadmission augmente… D’une façon générale, plusieurs études scientifiques ont mis en évidence que l’engorgement des urgences multipliait par 1,7 la mortalité des malades à dix jours, et cela indépendamment de l’âge et du motif de l’hospitalisation, ce qui est énorme… », déclarait récemment dans pourquoidocteur le Pr Jean-Emmanuel de la Coussaye, directeur du pôle Anesthésie Réanimation Urgences au CHU de Nîmes.