L’exposition prénatale à différents perturbateurs endocriniens pourrait-elle nuire à la santé métabolique et favoriser le syndrome métabolique à l’âge adulte ? C’est en tout cas ce que suggère une nouvelle étude espagnole qui a fait l’objet d’une publication dans la revue JAMA Network Open.
L’évaluation de l’exposition prénatale à 45 perturbateurs endocriniens
Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques de l’Institut de recherche de Barcelone (Espagne) ont étudié les données de 1.134 mères ainsi que leurs enfants ayant participé à la cohorte Human Early Life Exposome (HELIX). Ils ont évalué l’exposition prénatale à 45 perturbateurs endocriniens à partir d’échantillons d’urine et de sang prélevés pendant la grossesse ou sur le cordon ombilical.
Durant le suivi, les enfants, entre leurs six et onze ans, ont réalisé un examen clinique, un entretien médical et des prélèvements d’échantillons biologiques. Les chercheurs ont ainsi récolté des informations sur le tour de taille, la tension artérielle, le taux de cholestérol et d’insuline des jeunes participants, afin d'obtenir un indice de risque de syndrome métabolique.
Un lien entre les perturbateurs endocriniens et le syndrome métabolique
Le syndrome métabolique correspond à l’association de plusieurs troubles dont l'obésité, l'hypertension et la résistance à l’insuline. Ensemble, ces facteurs peuvent augmenter les risques de maladies cardiovasculaires et de diabète de type 2.
Selon les conclusions de cette recherche, l’exposition prénatale à des mélanges de substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées (PFAS), de pesticides organochlorés et de retardateurs de flamme a été corrélée à des risques plus élevés de syndrome métabolique à l’âge adulte. "Nous avons également observé que les associations étaient plus fortes chez les filles pour les mélanges de PFAS et de polychlorobiphényles (PCB), tandis que les garçons étaient plus sensibles à l'exposition aux parabènes (…) Nos résultats suggèrent que l'exposition à des mélanges répandus de perturbateurs endocriniens pendant la grossesse peut être associée à une santé métabolique défavorable chez les garçons et les filles", a décrit Nuria Güil Oumrait, première auteure de l’étude et chercheuse à l’institut de recherche de Barcelone.