Une étude récente publiée dans Psychology & Sexuality démontre que les jeunes polyamoureux ressentent plus de symptômes dépressifs que les adolescents engagés dans des relations plus classiques.
Si le polyamour a toujours existé, ce mode de relation a été récemment mis en avant par les médias français et les réseaux sociaux. Concrètement, être un polyamoureux consiste à entretenir plusieurs relations sentimentales en même temps tout en restant transparent concernant cette situation avec tous les partenaires impliqués. Si la dimension sexuelle est souvent présente dans ce type de configuration, elle n’est pas forcément nécessaire pour parler de "polyamour".
Le polyamour engendre de la dépression mais pas d'anxiété
Conscients de cette évolution sociétale, des chercheurs ont voulu savoir si le polyamour impactait la santé mentale des adolescents engagés dans ces relations. Pour ce faire, ils ont mené une étude sur un camp d’été accueillant des jeunes pendant deux mois sans leurs parents.
Au total, 323 adolescents âgés de 12 à 17 ans ont participé à l'étude. Sur la totalité des effectifs, 16,7 % se sont déclarés comme étant dans une relation à plusieurs partenaires.
Les membres du camps ont répondu à des enquêtes avant le début de leurs vacances, puis le dernier jour. Ces enquêtes comprenaient des évaluations standardisées pour mesurer les symptômes d'anxiété et de dépression. La sous-échelle "trouble anxieux généralisé" de la Youth Anxiety Measure for DSM-5 a été utilisée pour évaluer l'anxiété, tandis que le Center for Epidemiologic Studies Depression Scale Short Form a été employé pour mesurer les symptômes dépressifs.
Dépression : 44,4 % des adolescents polyamoureux ne se sentent pas en sécurité
Les adolescents polyamoureux présentaient des symptômes dépressifs élevés avant de participer au camp. Cependant, l'étude n'a pas révélé de différence significative dans les niveaux d'anxiété entre les jeunes polyamoureux et leurs pairs au début de l'expérience.
Tous les adolescents, quelles que soient leurs préférences en matière de relations, ont vu leur santé mentale s'améliorer à la fin du camp.
L’étude a par ailleurs révélé que 44,4 % des adolescents polyamoureux ne se sentaient pas en sécurité lorsqu'ils parlaient ouvertement de leur situation sentimentale avec leur famille. Beaucoup avaient peur "d’être mal compris, jugés ou stigmatisés".
Lors d'un épisode dépressif, la personne se plaint d'au moins 5 des symptômes suivants : une tristesse constante, une humeur dépressive, un abattement, une perte d'intérêt et de plaisir, une réduction de l'énergie ou une fatigabilité anormale.