- Cette semaine se déroule une campagne de sensibilisation aux troubles des conduites alimentaires (TCA).
- A cette occasion, la Fédération Française Anorexie Boulimie (FFAB) met en lumière les associations qui existent entre l’activité physique et l’anorexie, la boulimie ou encore l’hyperphagie.
- Les troubles des conduites alimentaires (TCA) les plus sévères, à savoir l’anorexie mentale, la boulimie et l’hyperphagie, affectent 900.000 personnes en France.
A l’occasion de cette semaine mondiale de sensibilisation aux troubles des conduites alimentaires (TCA), la fédération française anorexie boulimie (FFAB) souhaite se concentrer en cette année olympique sur les associations qui existent entre l’activité physique et l’anorexie, la boulimie ou encore l’hyperphagie.
Pratique sportive trop intensive ou inadaptée : un élément déclencheur de TCA
"Saviez-vous que la pratique d’une activité physique régulière, si elle est recommandée par tous les acteurs de santé, pouvait également s’avérer être une pratique à risque de déclencher des désordres alimentaires, voire des TCA, lorsqu’elle est trop intensive ou inadaptée ?", interpellent d’abord les militants dans un communiqué de presse.
Un lien confirmé par le kinésithérapeute connu sur les réseaux sociaux sous le nom de Major mouvement. "Depuis le confinement, j’ai un nouveau profil de patients en consultation : ce sont des jeunes avec des tendinopathies provoquées par des pratiques sportives qu’ils n’arrivent pas à modérer", raconte le professionnel de santé. "Souvent, ils ont un objectif en tête qu’ils n’ont dit à personne et qu’ils ne peuvent pas atteindre dans ces conditions. Lors de mes consultations, beaucoup fondent en larmes et me confient qu’il se font vomir après chaque repas, parfois depuis des années", rapporte-t-il.
Emma Oudiou, qui fait partie des premières athlètes à avoir alerté sur les liens entre TCA et performances sportives, décrit bien cette association toxique.
Victime d’anorexie mentale et de crises d’hyperphagie au cours de sa carrière, la championne de 3.000 mètres steeple raconte que "la nourriture était devenue un enjeu de performance à part entière (…). Je suis rentrée dans cette logique qui, je pense, est extrêmement malsaine". Elle poursuit : "j’ai décidé d’en parler car trop peu de personnes ne le font, alors que dans les moments où c’était le plus difficile pour moi, j’aurais aimé pouvoir me rapprocher d’autres sportifs ayant connu ma situation".
TCA : les programmes d’activité physique adaptée (APA) peuvent aider
Si le sport peut provoquer des TCA, l’activité physique peut aussi aider les personnes qui souffrent de ce type de pathologie.
"Depuis quelques années, plusieurs programmes d’activité physique adaptée (APA) existent, permettant aux patients victimes de troubles alimentaires de s’exprimer et d’extérioriser leurs émotions d’une nouvelle manière", explique l’anestaps (association nationale des étudiants en sciences et techniques des activités physiques et sportives). "Ce sont plutôt les pratiques douces qui sont privilégiées, telles que le yoga, le Tai-chi et la danse. Cependant, il est primordial de faire au cas par cas, en fonction de l’expérience de chaque patient. Un même programme d’APA n’a pas les mêmes effets et n’est pas vécu de la même manière en fonction des personnes", ajoutent les membres de l’organisation à but non lucratif.
Les troubles des conduites alimentaires (TCA) les plus sévères, à savoir l’anorexie mentale, la boulimie et l’hyperphagie, affectent 900.000 personnes en France. "Enfants, adolescents, adultes... Aujourd’hui, environ la moitié de ces malades n’accèdent pas à des traitements spécialisés faute d’un repérage efficace et d’une offre de soin suffisante", déplore en conclusion la fédération française anorexie boulimie.