Ce 28 mai 2024 marquera la journée Internationale de l'Action pour la Santé des Femmes. À cette occasion, l'association Agir pour le Cœur des Femmes attire l’attention sur une situation alarmante. Bien que l'infarctus du myocarde soit la première cause de mortalité chez la femme et qu’une sur quatre soit victime d’un AVC, 79 % de la gent féminine n’a aucun suivi cardiovasculaire.
Ce chiffre provient de l'Observatoire National de la Santé des Femmes 2024, une étude de l’organisation qui compile les données médicales récoltées dans les 8.000 dossiers médicaux issus des dépistages du Bus du Cœur des Femmes depuis sa création.
Maladie cardiovasculaire : 89 % des femmes ont au moins deux facteurs de risque
La 3e édition de l’ONSF révèle par ailleurs que les trois-quarts des femmes ménopausées (74 %) ne sont pas suivies par un cardiologue. Ce qui est particulièrement inquiétant pour l’association, car ces dernières sont dans la période la plus à risque de leur vie. De plus, moins de la moitié d’entre elles (44 %) ont un suivi gynécologique à jour. "Passé 69 ans, le suivi gynécologique des femmes s’écroule, alors qu’elles devraient à minima poursuivre leurs mammographies tous les deux ans. Les femmes ménopausées sont moins bien suivies que les femmes non-ménopausées sur le plan gynécologique, et très insuffisamment suivies sur le plan cardiovasculaire", explique l'association dans son communiqué.
Autre constat : près de 9 patientes sur 10 (89 %) présentent au moins deux facteurs de risque cardiovasculaire pour un âge médian de 55 ans. Près de la moitié d’entre elles (46 %) cumulent également deux facteurs de risque gynéco-obstétriques (contraception contre-indiquée, suivi gynécologique inexistant, grossesses tardives...). Un élément qui fait d’elles des patientes à haut risque.
Selon l’étude, deux tiers des femmes affichent des facteurs de risque psychosociaux - comme le stress chronique - associés aux maladies cardiovasculaires. "Ces facteurs de risque, les femmes du XXIème siècle les cumulent plus que jamais : l’accroissement de la charge mentale et l’adoption croissante de comportements à risque (sédentarité, mauvaise alimentation, tabac, alcool, contraception contre-indiquée...) réduisent de plus en plus les écarts hommes / femmes en termes de mortalité cardiovasculaire, malheureusement pas dans le bon sens", ajoute Agir pour le Cœur des Femmes.
Santé des femmes : comment bien optimiser sa consultation avec le médecin
Au-delà des facteurs de risque qui augmentent les risques cardiaques des femmes, l’association met en garde également contre le manque de prise en compte des spécificités féminines par la médecine, qui peut créer des défauts de prise en charge (symptômes moins bien identifiés, traitements plutôt adaptés aux hommes…).
Pour aider les patientes à "être davantage actrices de leur propre santé en binôme avec leur médecin", Agir pour le Cœur des Femmes a développé un auto-questionnaire intitulé ‘Je prépare ma consultation’. Téléchargeable sur le site de l’association, il aide à faire le point sur les antécédents gynécologiques, cardiovasculaires et familiaux ainsi que sur le mode de vie ou encore sur le suivi médical. Il offre aussi des conseils pratiques pour le rendez-vous (documents à apporter, renseignements à réaliser, mesures à prendre…).
"En remplissant cet auto-questionnaire et en le présentant accompagné du dossier médical complet, la consultation sera optimisée, au bénéfice de tous (médecin et patiente)", assure l'organisation.