Un vaccin expérimental à ARN messager (ou ARNm) qui cible le virus de la grippe aviaire H5N1 et pourrait prévenir les infections humaines. C’est ce qu’affirme avoir développé une équipe de chercheurs de la Perelman School of Medicine de l’Université de Pennsylvanie, aux Etats-Unis, alors qu’une épidémie de grippe aviaire frappe actuellement les oiseaux et les bovins du pays. Les travaux ont été publiés dans la revue Nature Communications.
Des vaccins ARNm plus faciles à développer que les vaccins conventionnels
"Lors des précédentes pandémies de grippe, comme celle de H1N1 de 2009, les vaccins étaient difficiles à fabriquer, expliquent les scientifiques dans un communiqué. La plupart des vaccins antigrippaux sont à base d'œufs : les experts injectent des œufs de poule fécondés avec ce qu'ils prédisent être la souche virale dominante, la laissent se répliquer, puis inactivent le virus pour l'utiliser dans les vaccins contre la grippe." Mais avant que ces vaccins conventionnels puissent être conçus, les virus doivent d’abord être modifiés, ce qui peut prendre jusqu'à six mois. Un délai qui peut poser problème quand il s’agit d’endiguer une pandémie...
"Or la technologie de l'ARNm nous permet d'être beaucoup plus agiles dans la conception des vaccins : nous pouvons commencer à créer un vaccin à ARNm dans les heures qui suivent le séquençage d'une nouvelle souche virale à potentiel pandémique." Et pour cause, les vaccins à ARNm sont facilement et rapidement adaptés pour se protéger contre différentes souches de virus grippaux, et ne nécessitent pas d'œufs pour leur développement.
Un vaccin ARNm efficace contre la grippe aviaire H5N1
L’équipe de chercheurs a donc mis au point un vaccin à ARNm ciblant un sous-type spécifique du virus H5N1 qui circule largement chez les oiseaux et les bovins. Le vaccin en question, "tout aussi efficace que le vaccin traditionnel à base d’œufs", a permis de déclencher une forte réponse immunitaire chez les souris et les furets à l’étude. "Les animaux ont conservé des niveaux élevés d'anticorps même un an après la vaccination", précise-t-elle.
En outre, les scientifiques ont constaté que les animaux vaccinés qui ont ensuite été infectés par H5N1 ont éliminé le virus plus rapidement et présentaient moins de symptômes que les témoins non vaccinés. Ils notent également que tous les animaux vaccinés ont survécu à l'infection par le H5N1, tandis que tous les animaux non vaccinés sont morts.