Une vaste étude démontre une nette association entre les aliments ultra-transformés et l'augmentation du risque de dépression.
Aliments ultra-transformés : de quoi parle-t-on ?
Les aliments ultra-transformés sont des produits qui ont été considérablement modifiés par rapport à leur forme d'origine au moyen de divers procédés industriels. Ces aliments contiennent généralement des ingrédients tels que des conservateurs, des édulcorants, des arômes artificiels et des colorants que l'on ne trouve pas dans une cuisine ordinaire. Parmi les aliments ultra-transformés, on peut citer par exemple les repas tout préparés ou les sodas.
Ces produits sont conçus pour être pratiques, abordables et très agréables en bouche, ce qui en fait souvent une option attrayante pour les consommateurs. Cependant, leur teneur élevée en sucre, en graisse et en sodium suscite de nombreuses inquiétudes quant à leur impact sur la santé.
Aliments ultra-transformés et dépression : méthodologie de l'enquête
L'étude citée en début d’article a utilisé les données de la cohorte "NutriNet Brasil", conçue pour étudier les habitudes alimentaires et les maladies chroniques au Brésil. Tous les participants étaient des adultes âgés de 18 ans et plus. Au cours de leur suivi, ils ont rempli une série de questionnaires destinés à recueillir des informations sur leurs caractéristiques sociodémographiques, leur mode de vie, leurs habitudes alimentaires et leurs éventuels problèmes de santé.
Leurs éventuels symptômes dépressifs ont été évalués à l'aide d’un questionnaire 14 mois après le début de l’expérience.
Aliments ultra-transformés : un risque 42 % plus élevé de développer des symptômes dépressifs
Les chercheurs ont alors constaté une association claire entre une consommation élevée d'aliments ultra-transformés et l'apparition de symptômes dépressifs. Les participants qui consommaient le plus d'aliments ultra-transformés présentaient un risque plus élevé de développer des symptômes dépressifs que ceux qui en consommaient le moins, même après ajustement de diverses données pouvant fausser les résultats telles que les facteurs sociodémographiques, les modes de vie et la qualité globale de l'alimentation.
"Les principales conclusions de notre enquête sont que le groupe de participants qui consommait le plus d'aliments ultra-transformés avait un risque 42 % plus élevé de développer des symptômes dépressifs au fil du temps par rapport au groupe qui en mangeait le moins", a déclaré le directeur de l’étude. "En outre, une augmentation de 10 % de la consommation d'aliments ultra-transformés était associée à une augmentation de 10 % du risque de développer des symptômes dépressifs", poursuit-il.
Dépression : 300 millions de personnes touchées
La dépression touche environ 300 millions de personnes dans le monde et constitue un problème de santé publique majeur.
Le trouble dépressif caractérisé touche tous les âges de la vie et concerne environ 15 à 20 % de la population générale. "Il faut distinguer l’épisode dépressif des fluctuations ordinaires de l’humeur. En cas d’épisode dépressif, l’humeur dépressive est présente la plus grande partie de la journée, tous les jours et pendant au moins deux semaines", précise l’OMS.