ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Grossesse : les femmes handicapées ont plus de complications

Parcours du combattant

Grossesse : les femmes handicapées ont plus de complications

Par Virginie Galle

Un nouveau rapport fait état des difficultés que rencontrent les femmes souffrant d'un handicap pendant leur(s) grossesse(s). 

Ivan-balvan / istock.
Les femmes qui souffrent d'un handicap ont plus de risques de rencontrer des complications si elles veulent avoir un enfant.
Cette caractéristique augmente par exemple les passages aux urgences et la prématurité des bébés.
De nombreuses femmes handicapées font aussi face à des réactions négatives de la part de leur entourage lorsqu'elles annoncent leur grossesse.

1 femme enceinte sur 8 souffre d'un handicap, d’après un nouveau rapport. Cette particularité augmente le risque de complications pendant leur(s) grossesse(s) et à la naissance.

Des chercheurs de l'IRSS, de l'Université de Toronto Scarborough et du Centre de santé mentale CTSM ont publié un nouveau rapport détaillant l'une des plus vastes études menée à ce jour sur l'invalidité et la grossesse.

Financée par les National Institutes of Health (États-Unis), l'étude a utilisé des données de santé récoltées sur près de 150.000 naissances toutes survenues dans l'Ontario. 

Grossesse et handicap : quelles sont les complications possibles ?

Dans l'ensemble, 16,3 % des femmes âgées de 15 à 49 ans en Ontario avaient un handicap. Les invalidités les plus courantes étaient les handicaps physiques (11 %), suivis des handicaps sensoriels (4 %), des handicaps multiples (1 %) et des handicaps liés au développement (0,4 %).

Les visites aux urgences pour des raisons obstétriques pendant la grossesse étaient plus fréquentes chez les femmes souffrant de déficiences physiques (20 %), de troubles du développement (27 %) et de déficiences multiples (25 %) que chez celles qui n'avaient pas de déficience (15 %). Les admissions à l'hôpital et les problèmes de santé mentale étaient également plus fréquents dans les trois premiers groupes cités.

Par ailleurs, les nouveau-nés de femmes présentant des déficiences liées au développement (9 %) et multiples (10 %) étaient plus susceptibles que les nouveau-nés de femmes sans déficience (6 %) de naître prématurément (soit moins de 37 semaines de gestation).

Grossesse et handicap : de nombreuses difficultés rencontrées

Les entretiens menés auprès des femmes handicapées ont également révélé les difficultés que beaucoup rencontrent lorsqu’elles tombent enceintes.

Une participante a ainsi fait part de son expérience : "J'ai rencontré le médecin pour la première fois lorsque je suis allée confirmer ma grossesse. Il m'a dit : « qu'est-ce qui vous amène ici ? », et je lui ai répondu : « oh, je viens d'apprendre que je suis enceinte. » Il a fixé mon fauteuil roulant pendant une seconde et m'a regardée. Il m'a alors dit : « êtes-vous ici pour avorter ? ». Je suis restée bouche bée... !"

A la fin de leurs travaux, les auteurs de la recherche détaillée dans cet article recommandent que tous les espaces de soins destinés à la grossesse soient mieux adaptés aux besoins des personnes handicapées en matière de mobilité et de communication.