1 femme enceinte sur 8 souffre d'un handicap, d’après un nouveau rapport. Cette particularité augmente le risque de complications pendant leur(s) grossesse(s) et à la naissance.
Des chercheurs de l'IRSS, de l'Université de Toronto Scarborough et du Centre de santé mentale CTSM ont publié un nouveau rapport détaillant l'une des plus vastes études menée à ce jour sur l'invalidité et la grossesse.
Financée par les National Institutes of Health (États-Unis), l'étude a utilisé des données de santé récoltées sur près de 150.000 naissances toutes survenues dans l'Ontario.
Grossesse et handicap : quelles sont les complications possibles ?
Dans l'ensemble, 16,3 % des femmes âgées de 15 à 49 ans en Ontario avaient un handicap. Les invalidités les plus courantes étaient les handicaps physiques (11 %), suivis des handicaps sensoriels (4 %), des handicaps multiples (1 %) et des handicaps liés au développement (0,4 %).
Les visites aux urgences pour des raisons obstétriques pendant la grossesse étaient plus fréquentes chez les femmes souffrant de déficiences physiques (20 %), de troubles du développement (27 %) et de déficiences multiples (25 %) que chez celles qui n'avaient pas de déficience (15 %). Les admissions à l'hôpital et les problèmes de santé mentale étaient également plus fréquents dans les trois premiers groupes cités.
Par ailleurs, les nouveau-nés de femmes présentant des déficiences liées au développement (9 %) et multiples (10 %) étaient plus susceptibles que les nouveau-nés de femmes sans déficience (6 %) de naître prématurément (soit moins de 37 semaines de gestation).
Grossesse et handicap : de nombreuses difficultés rencontrées
Les entretiens menés auprès des femmes handicapées ont également révélé les difficultés que beaucoup rencontrent lorsqu’elles tombent enceintes.
Une participante a ainsi fait part de son expérience : "J'ai rencontré le médecin pour la première fois lorsque je suis allée confirmer ma grossesse. Il m'a dit : « qu'est-ce qui vous amène ici ? », et je lui ai répondu : « oh, je viens d'apprendre que je suis enceinte. » Il a fixé mon fauteuil roulant pendant une seconde et m'a regardée. Il m'a alors dit : « êtes-vous ici pour avorter ? ». Je suis restée bouche bée... !"
A la fin de leurs travaux, les auteurs de la recherche détaillée dans cet article recommandent que tous les espaces de soins destinés à la grossesse soient mieux adaptés aux besoins des personnes handicapées en matière de mobilité et de communication.