- En France, environ un couple sur quatre est confronté à l'infertilité, un chiffre en constance augmentation ces dernières années.
- Afin de les aider, la diététicienne-nutritionniste Alexandra Murcier leur donne des conseils sur leur alimentation.
- "La nutrition a longtemps été négligée dans la prise en charge médicale de l’infertilité, pourtant elle joue un rôle clé", explique la professionnelle de santé.
Alors que le président de la République a annoncé le lancement d’un grand plan de lutte contre l’infertilité, il existe encore de nombreuses fausses croyances sur le sujet et ses liens avec l’alimentation. Alexandra Murcier, diététicienne-nutritionniste et co-créatrice du programme BeMum, nous aide donc à démêler le vrai du faux en la matière.
1/ Les femmes ayant un faible taux de vitamine D ont moins de chances de tomber enceintes que celles qui ont un taux élevé.
C’est vrai. Des chercheurs viennent de confirmer l’importance de la vitamine D pour obtenir une grossesse naturellement mais aussi dans un parcours de PMA.
Comment ? En étudiant le lien entre le taux de vitamine D dans le sang et dans le liquide folliculaire avec le nombre de grossesses cliniques constaté chez des femmes suivies en PMA.
Le résultat ? Dans la population de femmes ayant un faible taux de vitamine D dans le liquide folliculaire, il y a moins de 8 % de grossesses constatées, alors que dans la population de femmes ayant le plus fort taux de vitamine D, la proportion est de 41 %.
2/ Un·e nutritionniste n’est pas un professionnel de santé à qui penser quand on a un problème de fertilité.
C’est faux. La nutrition a longtemps été négligée dans la prise en charge médicale de l’infertilité, pourtant elle joue un rôle clé. En effet, plusieurs études ont démontré qu’une insuffisance ou une surcharge pondérale pouvait avoir une incidence sur la capacité à concevoir un enfant.
Par ailleurs, manger sainement ne veut pas forcément dire que l’on a une alimentation adaptée à la stimulation de la fertilité.
3/ Une supplémentation en oméga-3 permet d’améliorer la fertilité.
C’est vrai. Une étude clinique récente menée dans un centre de fertilité en Autriche a montré qu’une supplémentation contenant notamment des omega-3 permettait d’améliorer la fertilité des femmes suivies en PMA ou engagées dans une conception naturelle.
4/ Suivre un régime profertilité peut augmenter les chances de grossesse.
C’est vrai. Consulter un·e nutritionniste permet d’avoir une alimentation qui cible certains minéraux et vitamines jouant un rôle direct sur la fertilité. On optimise ainsi ses chances de tomber enceinte.
Selon une étude menée en 2019 par des chercheurs de l’université d’Harvard aux USA, les femmes qui suivent un régime profertilité ont 43 % plus de chance d’obtenir une grossesse que des femmes ne suivant aucun régime. Ce dernier se distingue notamment par l’adoption d’aliments possédant une faible teneur en pesticides afin de ne pas perturber l’équilibre hormonal. Il intègre également des aliments bénéfiques à la fertilité comme les fruits, les légumes, les céréales complètes, le poisson... Il est aussi associé à la prise de compléments alimentaires spécifiques comme la vitamine B12, l’acide folique, la vitamine D ou les antioxydants.
En France, environ un couple sur quatre ne parvient pas à obtenir une grossesse naturellement après 12 mois d'essai, un chiffre en constante augmentation.