Une pince oubliée après une césarienne. Dans la nuit du 17 au 18 décembre, une femme qui a accouché début novembre a été à nouveau opérée au CHU de Rouen (Eure). Cette fois, pas d'heureux événement en perspective... Le chirurgien a retiré une pince de 15 cm, oubliée dans le corps de sa patiente.
Au micro de RTL, la mère confie avoir ressenti une douleur après la césarienne, « comme une grosse pointe de côté ». Sur les conseils de son médecin, elle est retournée au CHU pour passer une radio. Une amie de la patient a confié à l'AFP qu'elle avait « subi deux radios avant l'opération. Le radiologue n'a pas voulu lui dire ce que c'était mais, après l'opération, le chirurgien lui a montré l'objet et elle a été choquée, » explique-t-elle. Elle a pris une photo, publiée sur le site internet de France 3. On y voit la forme de la pince à bouts rondes.
« Le médecin s'est excusé, » précise la patiente. « Il n'a pas trop d'explications sur ce qui s'est passé. Il assume ses responsabilité. » Son compagnon reconnaît la possiblité d'une erreur humaine, mais dit sa colère de n'avoir pas été informé de l'état de sa compagne. Le couple envisage tout de même de porter plainte.
Le CHU précise qu'il s'agit de la première erreur de ce genre à la maternité, où sont pratiquées 600 à 700 césariennes chaque année. « C'était une intervention très difficile. Le chirurgien, un spécialiste chevronné, était très concentré sur son opération et a malheureusement oublié une petite pince qui s'est logée dans un repli de l'abdomen, » a déclaré à l'AFP Rémi Heym, directeur de la communication du CHU.
Il y a deux semaines seulement, une autre jeune femme de 24 ans vivant à Créteil (Val-de-Marne) a été la victime d'un oubli semblable. Lors d'une intervention, le chirurgien a oublié une pince de 15 centimètres dans son ventre. Elle y est restée 5 mois. Cependant, ce genre d'erreur est extrêmement rare. Selon la revue spécialisée Hepato-Gastro de mai-juin 2001, « l'oubli d'un corps étranger dans la cavité péritonéale représente une complication chirurgicale iatrogène dont la fréquence, rapportée dans la littérature varie de 1 pour 1 000 à 1 pour 5 000. »