- La déshydratation, à savoir le manque d’eau et de sels minéraux dans le corps, peut avoir des effets non négligeables sur le cerveau et les fonctions cognitives chez les personnes d’âge moyen et avancé, selon une étude.
- "Plus la personne était déshydratée, plus elle avait du mal à accomplir la tâche d’attention soutenue" qu’on lui imposait : cela lui prenait davantage de temps, et elle commettait plus d’erreurs.
- Il est crucial que cette classe d’âge, plus vulnérable à la déshydratation, boive régulièrement de l'eau, selon les chercheurs, d’autant plus qu’"à mesure que les gens vieillissent, leur sentiment de soif en réponse à la déshydratation diminue".
La déshydratation, à savoir le manque d’eau et de sels minéraux dans le corps, peut provoquer un large éventail de troubles physiologiques : perte de poids, somnolence, manque d’élasticité de la peau, vertiges, problèmes rénaux... Mais au-delà d’un certain âge, elle peut également avoir des effets non négligeables sur le cerveau et les fonctions cognitives, d’après une étude publiée dans l’American Journal of Human Biology.
Quel lien entre manque d’hydratation et performances cognitives ?
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs de l’Université de Pennsylvanie (Etats-Unis) ont étudié, sur une période de trois mois, 78 adultes de 47 à 70 ans, soit "une classe d’âge où l’on commence à constater un risque de déclin cognitif", peut-on lire dans un communiqué. Ils leur ont demandé de respecter leurs habitudes de vie et de consommation d’eau, puis ont déterminé le niveau d’hydratation des participants en analysant l’équilibre des sels minéraux (sodium, potassium...) et de l’eau dans leurs échantillons sanguins.
Tout au long de l’étude, il est apparu qu’entre 29 et 39 % des volontaires étaient déshydratés, c’est-à-dire buvaient quotidiennement moins d’eau que ce dont leur corps avait besoin.
A intervalles réguliers pendant les trois mois de suivi, les participants devaient remplir des questionnaires et effectuer plusieurs tests neurologiques permettant de mesurer leur inhibition, leur mémoire de travail, leur flexibilité cognitive et leur attention soutenue.
La déshydratation peut affecter la capacité d’attention soutenue
Si, "bonne nouvelle", les chercheurs n’ont observé aucun lien significatif entre la déshydratation et l’inhibition, la mémoire ou la flexibilité cognitive, ils ont constaté que "plus le volontaire était déshydraté, plus il avait du mal à accomplir la tâche de concentration" : cela lui prenait davantage de temps, et il commettait plus d’erreurs.
"Il est crucial que les personnes d’un âge moyen ou avancé, plus vulnérables, boivent régulièrement de l'eau, avertit le professeur Asher Rosinger, auteur principal de l’étude. Cela les aidera à maintenir leur attention sur le long terme, par exemple lorsqu’ils sont au travail [...] ou lorsqu'ils font des mots croisés difficiles avec leurs amis." C’est d’autant plus important pour cette classe d’âge car "à mesure que les gens vieillissent, leur sentiment de soif en réponse à la déshydratation diminue".