La Fédération des pharmaciens d'officines (FSPF) et l'Union de syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) ont déposé un préavis de grève pour ce jeudi 30 mai 2024. Entre 75 % à 90 % des pharmacies seront fermées, selon les deux organismes.
Pharmacie de garde : comment savoir où aller ?
Cette mobilisation, soutenue par l'Ordre des pharmaciens, est l’une des plus suivies depuis 10 ans. Face à cette forte mobilisation de la profession, "le dispositif de garde de nuit a été étendu sur la journée du 30 mai 2024". C'est-à-dire que certaines pharmacies ont été réquisitionnées par les préfectures pour assurer la distribution urgente de médicaments et de produits de santé auprès de la population.
Pour connaître les officines ouvertes près de chez vous, il faut se rendre sur le site de l’Agence Régionale de Santé (ARS) de votre département. La liste des officines réquisitionnées et donc ouvertes y est disponible. Le document précise l'adresse ainsi que le téléphone des établissements.
Il est également possible d’obtenir ces informations en composant le numéro dédié pour les officines de garde 3237 (35 centimes par minute) ou en allant sur www.3237.fr.
Par ailleurs, en cas d’urgence ou de doute sur la gravité de la situation, il est recommandé d'appeler le 15 pour être orienté et pris en charge si nécessaire.
Pénurie de médicaments, fermetures… : une grève contre les perspectives sombres des officines
Entre 15.000 et 18.000 pharmacies vont garder leurs portes closes ce jeudi. Les pharmaciens demandent entre autres la mise en place d’un plan pour lutter contre les pénuries de médicaments. "Les pénuries de médicaments complexifient la prise en charge des patients et alourdissent la gestion quotidienne de notre exercice", indique la FSPF dans un communiqué. "Les pénuries persistantes de médicaments constituent une menace grave pour la santé publique. Il est urgent que le gouvernement agisse pour renforcer la transparence des données et contraindre les laboratoires à garantir un approvisionnement adéquat", ajoute l’USPO.
Alors que la profession a débuté des négociations avec l'Assurance Maladie, les syndicats réclament par ailleurs une revalorisation plus juste de leurs honoraires. "Nous avons subi de plein fouet l'inflation, comme beaucoup, mais elle a été encore plus présente dans nos officines à cause des salaires, que l'on paie à nos salariés, beaucoup plus majorés que la normale, ce qui fait qu'il y a des fermetures en cascades", explique Pierre-Olivier Variot, président du syndicat USPO à Franceinfo.
Une trentaine de rassemblements sont prévus à travers la France. En plus de la pénurie de médicaments et de la rémunération, les pharmaciens défileront pour alerter contre la possible vente de médicaments sur ordonnance en ligne ainsi que le nombre croissant de fermetures.
Le président honoraire de l’Académie nationale de pharmacie et doyen de la faculté de pharmacie de Paris Jean-Louis Beaudeux précise au micro de Franceinfo : "C'était 270 pharmacies qui fermaient en 2022, 350 en 2023 et sur la projection du mois de janvier 2024, on serait à 440". Une situation nourrie par "un problème d'attractivité et de démographie pharmaceutique", selon lui.