"Les règles précoces sont associées à des conséquences néfastes sur la santé, telles que les maladies cardiovasculaires et le cancer. Pourtant, cette tendance a été observée aux États-Unis, mais les données restent limitées sur les différences selon les facteurs sociodémographiques et l'indice de masse corporelle (IMC). De plus, le temps écoulé entre les premières règles et la régularité du cycle menstruel est une autre caractéristique peu étudiée", ont signalé des scientifiques du Harvard T.H. Chan School of Public Health (États-Unis). C’est pourquoi ils ont mené une étude parue dans la revue JAMA Network Open.
71.341 femmes ont indiqué l’âge de leurs premières règles
Dans le cadre de ces travaux, ils ont utilisé l’ensemble de données de l’Apple Women’s Health Study. Au total, 71.341 femmes américaines nées entre 1950 et 2005 se sont inscrites à la recherche entre novembre 2018 et mars 2023. Elles ont déclaré l’âge auquel elles ont commencé à avoir leurs règles, ainsi que leur ethnie et leur statut socio-économique. Les âges des premières règles ont été définis comme étant précoces (moins de 11 ans), très précoces (moins de 9 ans) et tardives (16 ans et plus). Un sous-groupe de volontaires (61.932 femmes) a déclaré le temps nécessaire pour que leur cycle menstruel devienne régulier et a été divisé en cinq catégories : jusqu'à deux ans, entre trois et quatre ans, plus de cinq ans, n'est pas devenu régulier, ou est devenu régulier avec l'utilisation d'hormones. Un autre sous-groupe (9.865 femmes) a indiqué son indice de masse corporelle (IMC) à l’âge des premières règles.
Chez les femmes nées entre 1950 à 1969, l’âge des premières règles était de 12,5 ans
L'âge des premières règles était de 12,5 ans de 1950 à 1969 et les taux de règles précoces et très précoces étaient respectivement de 8,6 % et 0,6 %. Chez les femmes nées entre 2000 et 2005, l'âge moyen des premières règles était de 11,9 ans et les taux de règles précoces et très précoces étaient respectivement de 15,5 % et 1,4 %. Dans les deux groupes, le pourcentage de participantes ayant eu un cycle menstruel régulier dans les deux ans suivant les premières règles a diminué de 76 % à 56 %. "L'ampleur de la tendance vers des règles plus précoces était plus grande chez les volontaires qui s'identifiaient comme asiatiques, noires, hispaniques, asiatiques ou métisses, et qui se considéraient comme appartenant à un statut socio-économique faible", peut-on lire dans les résultats de l’étude.
IMC : "l’obésité infantile pourrait être un facteur contribuant à des règles plus précoces"
D’après les auteurs, l’indice de masse corporelle à l’âge des premières règles pourrait expliquer en partie la tendance à des règles commençant plus tôt. "En d’autres termes, l’obésité infantile, un facteur de risque de puberté précoce et une épidémie croissante aux États-Unis, pourrait être un facteur contribuant à des règles plus précoces." D'autres facteurs potentiels, comme les habitudes alimentaires, le stress psychologique, les expériences négatives de l'enfance, les perturbateurs endocriniens et la pollution de l'air, peuvent aussi expliquer cette tendance.