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La dépression peut faire baisser notre niveau d'activité physique des années plus tard

Par Virginie Galle

Les personnes souffrant d’importants symptômes dépressifs ont tendance à devenir moins actives au fil du temps.

KatarzynaBialasiewicz/ istock
Les Français font de moins en moins d'activité physique.
D'après une nouvelle enquête, "la gravité des symptômes dépressifs permettait de prédire une baisse de l’activité physique au cours des années suivant l'épisode."
En revanche, l'inverse n'a pas été observé.

Une étude récente publiée dans la revue Mental Health and Physical Activity apporte de nouvelles informations sur l'influence réciproque de la dépression et de l'activité physique.

Activité physique et dépression : une enquête sur 25 ans

La recherche s’est basée sur les données de l'enquête "Americans' Changing Lives" qui a suivi 3.499 adultes américains sur 25 ans, de 1986 à 2011.

Tous les participants ont été interrogés cinq fois au cours de cette période afin d’évaluer leur niveau d’activité physique et l’apparition de potentiels symptômes dépressifs. La cohorte était socialement diversifiée afin de représenter au mieux les sociétés occidentales.

Dépression : un impact à long terme sur l'activité physique

Après analyses, l’équipe de scientifiques a constaté une relation inverse entre les symptômes de dépression et l'activité physique à chaque point de mesure. Cela signifie que les personnes qui souffraient de dépressions les plus intenses étaient les moins susceptibles de pratiquer une activité physique au cours de la même période, et que celles qui étaient plus actives physiquement avaient tendance à déclarer moins de symptômes dépressifs.

Autre fait important : la gravité des symptômes dépressifs permettait de prédire une baisse de l’activité physique au cours des années suivant l'épisode. En revanche, l'inverse n'a pas été observé. En effet, les niveaux d'activité physique n'ont pas permis de prédire de manière significative l'évolution future des dépressions. Cela suggère que si l'activité physique peut contribuer à préserver la santé mentale, elle peut ne pas suffire à prévenir l'apparition ou l'aggravation de la dépression sur le long terme.

Dépression : "il n'y a pas de mauvais moment pour commencer à faire plus d’activité physique"

"Il y a deux conclusions principales à tirer selon moi de mon étude", a déclaré le directeur du projet Soli Dubash. "Premièrement, le fait de se sentir déprimé n'est peut-être pas le signe que quelque chose ne va pas chez vous mais plutôt que vous avez besoin de bouger davantage, que ce soit en marchant, en jardinant ou en faisant de l'exercice", rapporte-il.

"Deuxièmement, il n'y a pas de mauvais moment pour commencer à faire plus d’activité physique. L'instauration d'une routine consistant à aller promener son chien ou à faire du sport avec un ami peut avoir des effets bénéfiques durables sur la santé mentale et physique", termine-t-il.

Les Français sont 21 % à n'avoir pratiqué aucune activité physique et sportive en 2023 (même pour se déplacer au quotidien) alors qu'ils étaient 25 % en 2018. Les jeunes et les catégories sociales les plus aisées restent les plus sportifs.