- Les maisons de naissance sont des établissements gérés uniquement par des sage-femmes, où les femmes peuvent accoucher de façon physiologique, dans une chambre qui n’est pas médicalisée.
- Au moindre problème ou besoin de péridurale, la femme est transférée dans l’hôpital partenaire le plus proche.
- Quelques heures seulement après l’accouchement, la mère et son enfant repartent au domicile familial, où le suivi se fera par la même sage-femme qui suivait déjà la maman pendant la grossesse et qui a également participé à l’accouchement.
À l’occasion de la Semaine mondiale de l’accouchement respecté, une étude Ifop pour Le Collectif des Maisons de Naissance réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 3 au 10 mai 2024 auprès d’un échantillon de 1.134 personnes représentatif de la population française féminine âgée entre 18 et 45 ans, selon la méthode des quotas, montre que 60 % des femmes interrogées souhaitent accoucher dans une maison de naissance.
Qu’est-ce qu’une maison de naissance ?
“Les maisons de naissance offrent une prise en charge et un suivi global moins technicisés pour les grossesses à bas risque, peut-on lire dans le document envoyé aux participantes à l’enquête. Aménagées comme une maison (chambre, cuisine, salle de bain) au sein d’une maternité, ces lieux accueillent des familles souhaitant accoucher dans un cadre intimiste (musique, lumière tamisée, etc.), à leur rythme et en toute liberté de mouvement : dans l’eau, debout, accroupie, en suspension, par terre ou bien sûr dans un lit.” À la différence d’une maternité classique dans un hôpital (public ou privé), ces lieux sont entièrement gérés par des sage-femmes.
Autre point particulier : ici la femme accouche sans anesthésie. Néanmoins, en cas de besoin ou de changement d’avis, elle est redirigée vers la maternité partenaire de l’établissement dans les plus brefs délais.
Enfin, à la différence d’un accouchement classique à l’hôpital, il n’y a pas de séjour sur place. La famille rentre chez elle quelques heures seulement après la naissance de l’enfant. La mère et son bébé sont ensuite visités à domicile par la même sage-femme qui a suivi la maman pendant la grossesse et l’accouchement.
Les atouts perçus des maisons de naissance pour accoucher
Lorsque l’on demande aux femmes ce qu’il leur plaît le plus dans ces établissements, elles répondent à 42 % “le fait que la maman puisse choisir son mode d’accouchement”, à 29 % ”l’intimité de la femme et du couple” et à 25 % “la sécurité médicale assurée par la présence continue de la sage-femme”. Elle sont également 17 % à vouloir accoucher dans ces lieux surtout parce qu’il n’y a “pas d’intervention systématique imposée comme perfusion, monitoring fœtal continu, efforts expulsifs ou délivrance dirigés, épisiotomie”.
En France, il n’existe actuellement que neuf maisons de naissance qui ont été pérennisées par une loi de 2020 à Paris, Vitry-sur-Seine, Castre, Saint Paul, Grenoble, Baie-Mahault, Sélestat, Bourgoin-Jallieu et Nancy. Cela signifie qu’en moyenne, notre pays dispose d’une maison de naissance pour 90.000 accouchements. De l’autre côté de l’Atlantique, aux États-Unis, il y en a 1 pour 10.000, soit 9 fois plus. Nos voisins européens font beaucoup mieux aussi : il y a 150 maisons de naissance en Allemagne, et autant au Royaume-Uni.