Un nouveau traitement appelé lorlatinib a donné des "résultats extraordinaires" sur des personnes souffrant d’un type de cancer du poumon particulièrement virulent, d’après une nouvelle recherche présentée à l'American Society of Clinical Oncology (ASCO).
L'étude a porté sur 296 personnes atteintes d'un cancer du poumon non à petites cellules avancé et causé par une mutation du gène ALK, une forme agressive de la maladie.
Un quart des malades avaient ainsi déjà vu leur cancer se propager au cerveau. La moitié d'entre eux ont reçu du lorlatinib tandis que les autres ont pris du crizotinib, un traitement utilisé contre le cancer du poumon depuis de nombreuses années. Tout au long de l'expérience, les patients ont passé régulièrement des scanners cérébraux afin d’évaluer l’avancement de leur pathologie.
Cancer du poumon : comment fonctionne le lorlatinib ?
Cinq ans après le début de la recherche, 60 % des patients du groupe lorlatinib ont pu constater que leur maladie n’avait absolument pas progressé, contre seulement 8 % des malades ayant reçu le crizotinib.
Développé par Pfizer, le lorlatinib se lie à la protéine ALK à la surface des cellules, bloquant ainsi la croissance des tumeurs et stoppant le cancer dans son élan.
"Il s'agit de la plus longue survie sans progression jamais rapportée dans le cancer du poumon non à petites cellules ALK+", se félicite Benjamin Solomon, docteur et directeur de l’étude. "Il est important de noter qu'environ un quart des patients atteints d'un cancer du poumon ALK+ présentent des métastases cérébrales au moment du diagnostic et que l'atteinte progressive du système nerveux central reste une préoccupation majeure pour ces malades", ajoute-t-il.
"Nous n'avons jamais vu de tels résultats en oncologie et encore moins dans le cas du cancer du poumon non à petites cellules. C'est un grand pas en avant dans le traitement du cancer du poumon", ajoute le Dr David Spigel, directeur scientifique de l'ASCO.
Le professeur Charles Swanton, clinicien en chef du Cancer Research UK, déclare également : "ce type de recherche est essentiel pour trouver de nouveaux moyens de traiter le cancer du poumon et permettre à un plus grand nombre de personnes de survivre à cette maladie plus longtemps".
Quelques chiffres sur le cancer du poumon non à petites cellules ALK+
Le cancer du poumon non à petites cellules représente plus de 80 % des cancers du poumon, les tumeurs ALK-positives étant responsables d'environ 5 % des cas de cancer du poumon non à petites cellules.
Le cancer du poumon non à petites cellules ALK+ touche généralement les non-fumeurs et des sujets assez jeunes.
25 à 40 % des personnes atteintes d'un cancer du poumon non à petites cellules ALK+ développent des métastases cérébrales au cours des deux premières années de la maladie.