Patchs à la nicotine, gommes à mâcher, traitements médicaux, comme la varénicline ou le bupropion… Il existe plusieurs méthodes pour arrêter de fumer. Récemment, des scientifiques de l'université d'Oulu (Finlande) ont développé une application mobile pour le sevrage tabagique. Cette dernière est basée sur la thérapie cognitivo-comportementale. Elle vise à accroître la prise de conscience des comportements nuisibles à la santé et à soutenir le rôle actif de la personne dans la gestion de son comportement. Sur l’application, on retrouve des enquêtes hebdomadaires sur les symptômes, des exercices de pleine conscience et une personne avec qui les patients peuvent parler à distance.
Sevrage tabagique : 101 fumeurs de longue date ont utilisé l’application
Dans une étude, publiée dans la revue The Lancet Regional Health – Europe, les chercheurs ont voulu tester l’efficacité de cette application, qui n'est actuellement disponible qu'à des fins de recherche. Pour cela, ils ont recruté 201 fumeurs qui ont participé à un dépistage du cancer du poumon par tomodensitométrie. Dans le détail, les participants fumaient plus de 15 cigarettes par jour pendant plus de 25 ans ou fumaient plus de 10 cigarettes par jour durant plus de 30 ans. Ils ont été répartis au hasard en deux groupes : le groupe d'étude, qui a utilisé l'application mobile, et le groupe de contrôle, qui a reçu des documents écrits sur le sevrage tabagique, conformément aux recommandations nationales.
20 % des participants ont arrêté de fumer après avoir utilisé l’application durant trois mois
Après un suivi de trois mois, 20 % des personnes utilisant l'application avaient arrêté de fumer, contre 7 % dans le groupe ayant reçu des documents écrits. Le résultat était le même à la fin de la période de suivi de six mois. Les auteurs ont précisé que l'utilisation active de l'application triplerait les chances d'arrêter de fumer. Même parmi ceux qui n'ont pas complètement arrêté de fumer, une plus grande partie des utilisateurs de l'application ont réduit de manière significative leur consommation de tabac par rapport au groupe de contrôle.
Selon l’équipe, l'application peut être facilement intégrée dans le processus de dépistage du cancer du poumon. Dans des futures recherches, elle analysera l'efficacité de l'application mobile en dehors du contexte du dépistage du cancer du poumon et en combinaison avec d'autres méthodes de sevrage tabagique.