- Jean-Christophe a été diagnostiqué diabétique de type 2 à 38 ans.
- Il a intégré un programme d’activité physique adaptée afin d'améliorer sa santé et sa glycémie. Il a perdu près de 15 kilos en 3 ans.
- Il a bénéficié de l'élargissement du remboursement du capteur de glucose, décidé en juin dernier.
Le diabète de type 2 est souvent vu comme une maladie de “vieux”. Certains éléments nourrissent cette image : la pathologie auto-immune se manifeste généralement après 40 ans et le diagnostic est en moyenne posé autour de 65 ans.
Pourtant, Jean-Christophe n’avait pas encore atteint la quarantaine quand les médecins lui ont annoncé qu’il était diabétique.
Diabète de type 2 : "j’étais extrêmement fatigué"
Diabète de type 2 : ce diagnostic est arrivé en 2011 alors que Christophe n’avait, en effet, que 38 ans. Il se souvient des symptômes qui l'avaient conduit à faire des examens. "J’étais extrêmement fatigué, je faisais des malaises régulièrement, je me suis évanoui plusieurs fois, d'ailleurs. Mais, attention personne n’a le même diabète. D’autres signes d’alerte existent." On peut entre autres citer : une vision floue, un besoin d’uriner fréquent, une soif importante ou encore une perte de poids inexpliquée.
La maladie est arrivée par surprise dans sa vie. "Ce n’est pas héréditaire. Je pense que c’est dû à une hygiène de vie assez moyenne - je mangeais beaucoup de sucre par exemple – et son aggravation est liée à un choc psychologique", reconnaît celui qui a désormais 53 ans.
Dans un premier temps, les médecins lui ont prescrit uniquement des médicaments pour stabiliser sa glycémie. Mais après le décès inattendu de son frère en 2018, son diabète s’est exacerbé. Il a alors été placé sous insuline, trois fois par jour, en plus de son traitement.
Jean-Christophe reconnaît que le diabète est une pathologie contraignante. "C’est une maladie auto-immune qui fatigue. On s’épuise plus vite. Et, on guérit aussi moins vite. Quand j’ai une rhinopharyngite, je mets trois semaines à m’en remettre. Quand je suis blessé, il me faut trois semaines pour cicatriser", explique-t-il. "On dit souvent qu'on peut vivre avec le diabète… C’est vrai, mais cela reste difficile. Tous les organes peuvent être touchés : il est nécessaire d’aller chez le cardiologue une fois par an, chez l'ophtalmo. Il faut surveiller les pieds, les reins… On passe beaucoup de temps chez le médecin."
"Je m’attendais à ce qu’ils me mettent sous pompe à insuline"
Après plusieurs années de consultations en cabinet de ville, Jean-Christophe a ressenti le besoin d’être à nouveau soigné dans un établissement hospitalier. Et presque par hasard, il a obtenu un rendez-vous à l'hôpital Cochin, qui est réputé pour sa prise en charge des diabétiques. "J’étais à Cochin pour un examen. Mais je me suis trompé de bâtiment. J’ai demandé de l’aide à un docteur et j’ai remarqué qu’elle était diabétologue. J’en ai donc profité pour lui demander s’il était possible d’être soigné ici. Et, il se trouvait qu’il s’agissait du médecin qui prenait en charge les nouveaux patients. Elle m’a ainsi fixé un rendez-vous pour le mois suivant." Lorsqu’il l’a vu en juillet, ses analyses n’étaient pas très bonnes. Elle a proposé une hospitalisation en septembre afin de faire des examens complémentaires.
"Je m’attendais à ce qu’ils me mettent sous pompe à insuline. En réalité, ils m’ont proposé de participer à un nouveau programme." Il consistait à stopper l’insuline et à prendre de l’Ozempic - "le fameux antidiabétique désormais utilisé par de nombreuses personnes pour maigrir" - et enfin à se mettre au sport.
Pour tenir cet engagement, Jean-Christophe s’est rapproché de la maison du diabète et de l’obésité, lieu qui aide à améliorer l’état de santé des malades. "C’est ainsi que j’ai intégré le programme de séances d'activité physique à visée thérapeutique d’Anis", se rappelle l’homme alors peu sportif.
Diabète : "si je dois faire du sport pour être aussi bien, alors j’en fais"
"Je l’avoue, je n’étais pas euphorique à l’idée d’intégrer des ateliers d’activité physique adaptée (APA). Je ne suis pas très sportif. Je marche beaucoup… mais le sport ce n’est pas trop mon truc", reconnaît Jean-Christophe. Malgré son goût très limité pour l’activité physique, le cinquantenaire a suivi jusqu'à deux séances par semaine.
"L’avantage des ateliers proposés par Anis, c’est qu’ils sont pensés pour les personnes diabétiques. Dans les salles de sport standard, c’est moins facile, car s’il y a des coachs, ils ne sont généralement pas formés pour accompagner des gens comme moi. De plus, Anis étant aussi diabétique, il connaît à fond la maladie. C’est d’ailleurs lui qui m’a appris le plus de choses dessus… même plus que les médecins."
Autre atout de ces séances d'activité physique adaptées (APA) : la rencontre avec d’autres patients vivant une situation similaire. "On s’entraide et on se motive ensemble."
Et aujourd’hui, si Jean-Christophe n’a toujours pas la passion du sport, il reconnaît que le jeu en valait la chandelle. Entre le nouveau traitement et la reprise de l’exercice, il a perdu entre 13 et 15 kilos en près de trois ans et se sent surtout beaucoup mieux.
"À cause de mon diabète, j’avais développé une capsulite à l’épaule et j’avais des problèmes d’arthrose. Depuis que je fais du sport, j’ai beaucoup moins de douleurs que cela soit à l’épaule ou au dos. Je respire plus facilement. Ma glycémie est meilleure", se réjouit Jean-Christophe.
D’ailleurs, il se rend désormais à ses séances avec entrain. "J’y vais avec plaisir, car je sais que cela me fait du bien et je retrouve des amis. Mais je le fais avant tout parce que c’est bon pour ma santé. Je vois bien les bénéfices. Quand je me compare à il y a quatre ans, je préfère ma situation actuelle… si je dois faire du sport pour être aussi bien, alors j’en fais."
Pour lui, pas de doute : les séances d’activité physique adaptée devraient être prises en charge par l’Assurance Maladie pour les diabétiques. "Malheureusement, un amendement qui l’aurait permis a été retoqué l’hiver dernier", déplore-t-il.
Capteur de glucose Freestyle Libre 2 : "on gagne en confort et en précision"
L’activité physique n’est pas le seul élément qui a amélioré le quotidien de Jean-Christophe. Le capteur de glucose Freestyle Libre 2 - qui permet de mesurer et de suivre son taux de sucre en continu – a aussi joué un rôle. Jean-Christophe qui l’avait utilisé jusqu’au changement de son traitement en 2018, profite de l'élargissement du remboursement du dispositif aux patients atteints de diabète de type 2 déséquilibrés ayant un traitement par insuline non intensifié (< 3 injections d'insuline par jour), décidé en juin de l'année dernière.
L’appareil qu’il porte à nouveau depuis six mois, a simplifié le suivi de son diabète. "Les données sont beaucoup plus fiables. Cela ne donne pas uniquement votre glycémie actuelle, mais aussi la tendance : si le taux de sucre monte, descend ou est stable."
"Avant si je voulais vérifier ma glycémie pendant mon sport, j’étais obligé d’arrêter ma séance, d’aller chercher le lecteur de glycémie, l’autopiqueur et me piquer… ce qui est loin d’être agréable et facile à faire, surtout l’hiver. En plus, le résultat n’était pas forcément probant. Avec le freestyle, il suffit de regarder l’application installée sur son téléphone pour connaître le taux. On gagne en confort et en précision", assure-t-il.
Perte de poids, activité physique, capteur de glucose… ces différents éléments permettent à Jean-Christophe de ne plus penser à son diabète toute la journée. Toutefois, il recommande à chacun de faire attention à son hygiène de vie et à sa santé. "Il faut tout faire pour éviter d’avoir du diabète car c’est une maladie qui est pénible. Les gens ne se rendent pas compte qu’elle fatigue et fragilise énormément."