Des horaires de travail plus longs, une incitation à être toujours connecté et disponible, des frontières plus floues entre le boulot et le "perso" : difficile aujourd’hui de trouver un équilibre sain entre la vie professionnelle et la vie privée. Il a été démontré qu’à force de ne pas réussir à concilier les deux, de laisser déborder le travail sur la famille, on finit par faire peser "des risques sur sa santé mentale, ses relations ou encore sa productivité".
Mais d’après une nouvelle étude publiée dans le Journal of Psychosomatic Research, ce déséquilibre, et tout le stress qui en découle, ont également des répercussions physiologiques aux symptômes plus "silencieux" : à long terme, il augmenterait drastiquement les chances de développer des maladies cardiovasculaires, responsables de près de 18 millions de décès chaque année.
L’analyse des biomarqueurs du risque cardiovasculaire
Pour en arriver à ce constat, les chercheurs de la Singapore Management University, à Singapour, ont examiné les données de près de 1.200 adultes actifs d’un âge moyen de 52 ans et travaillant en moyenne 41 heures par semaine. Entre 2004 et 2016, ils ont évalué l’équilibre vie professionnelle-vie personnelle de chacun grâce à des questionnaires, puis ont prélevé des échantillons de sang pour analyser les cinq biomarqueurs d’apparition du risque cardiovasculaire (lipoprotéine de haute densité, lipoprotéine de basse densité, triglycéride, interleukine-6 et protéine C-réactive).
Le déséquilibre travail-vie personnelle associé aux maladies cardiovasculaires
Résultat, "le débordement néfaste du travail sur la vie de famille a prédit de manière significative deux biomarqueurs : une augmentation des triglycérides, qui pourrait entraîner un durcissement des artères, et une réduction de la HDL, qui pourrait faire bondir le taux de cholestérol", peut-on lire dans un communiqué. De même, il existe "une corrélation" entre les retombées négatives du travail sur la vie privée (stress, dégradation des relations, manque de sommeil...) et les biomarqueurs de l’inflammation tels que l'interleukine-6 et la protéine C-réactive.
En clair, le déséquilibre entre vie "pro" et vie "perso" peut entraîner certains changements physiologiques, en particulier au niveau du système cardiovasculaire, qui contribuent aux maladies cardiovasculaires. Cette étude est, selon les chercheurs, un "signal d’alarme" pour que les entreprises et les pouvoirs publics prêtent davantage attention à ce que les travailleurs trouvent un bon compromis entre les deux.