- Certains gènes peuvent augmenter le risque de crise cardiaque lors d’événements stressants, d’après une nouvelle enquête.
- Les chercheurs ont travaillé sur le "score de risque polygénique de neuroticisme (nPRS)", une mesure bien établie de la prédisposition génétique d'une personne au stress.
- Les personnes dont le nPRS était supérieur à la médiane étaient 34 % plus susceptibles de souffrir d'un syndrome coronarien aigu en période de stress.
Alors que les élections européennes se tiennent dimanche prochain, des scientifiques ont découvert que certains gènes peuvent augmenter le risque de crise cardiaque lors de ce genre d’événement.
"Nous avons constaté que les personnes génétiquement prédisposées au stress ont une probabilité nettement plus élevée de développer une crise cardiaque après des événements stressants", a résumé dans un communiqué de presse le Dr Shady Abohashem, directeur de l'étude.
Noël, compétitions sportives, élections : des évènements provoquant un pic de crises cardiaques
De nombreux médecins avaient déjà remarqué un pic de crises cardiaques pendant des événements marquants pour beaucoup comme Noël, les compétitions sportives ou les élections. Cette étude est la première à rechercher les fondements génétiques qui pourraient expliquer cette tendance.
Les données génétiques de près de 18.500 personnes ont été analysées en ce sens. Parmi les paramètres recueillis pour chaque personne figurait un chiffre appelé "score de risque polygénique de neuroticisme (nPRS)", une mesure bien établie de la prédisposition génétique d'une personne au stress.
Au cours de l’étude qui a duré 20 ans (de l’année 2000 à 2020) 1.890 participants ont souffert d'un syndrome coronarien aigu (SCA), qui englobe les crises cardiaques et d'autres affections interrompant soudainement l'irrigation sanguine d'une partie du muscle cardiaque.
Les personnes dont le nPRS était supérieur à la médiane étaient 34 % plus susceptibles de souffrir d'un SCA en période de stress, même lorsque d'autres facteurs tels que le tabagisme, la consommation d'alcool et le diabète étaient pris en compte.
Les personnes ayant un nPRS élevé étaient également plus sujettes à l'anxiété et à la dépression, ce qui augmentait également leur risque de SCA. Les individus présentant ces symptômes psychologiques étaient ainsi 3,2 fois plus susceptibles d'avoir un problème cardiaque pendant une période stressante.
Les périodes de "stress élevé" prises en compte dans le cadre de cette étude américaine sont celles qui suivent immédiatement les élections présidentielles, les événements sportifs impliquant des équipes locales (notamment le Super Bowl et les séries éliminatoires de la NBA), ainsi que les dix jours qui suivent Noël. Ces périodes ont été comparées à d'autres jours de l'année à titre de contrôle.
"Certains facteurs génétiques sont à l'origine de l'augmentation du nombre de crises cardiaques"
"Nous savons maintenant que certains facteurs génétiques sont à l'origine de l'augmentation du nombre de crises cardiaques chez les personnes les plus à risque", a déclaré Shady Abohashem.
Le chercheur espère désormais que des interventions se mettront bientôt en place pour atténuer ce risque : "nous pourrions éventuellement cibler ces personnes avec des dépistages et des interventions qui sont associées à des réductions de l'anxiété et de la dépression ainsi qu'à une diminution du risque cardiovasculaire. Je parle par exemple ici de l'exercice, du yoga et de la pleine conscience", a-t-il conclu.
L'étude a été présentée lors de la session scientifique annuelle de l'American College of Cardiology.