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QUESTION D'ACTU

Alimentation et santé mentale

Une alimentation déséquilibrée rend le cerveau triste

Avoir une alimentation déséquilibrée peut entraîner des changements cérébraux qui favorisent l’apparition de la dépression et de l’anxiété, selon une nouvelle étude.

Une alimentation déséquilibrée rend le cerveau triste Max Zafiro/istock




L'ESSENTIEL
  • Une mauvaise alimentation peut entraîner des changements cérébraux associés à la dépression et à l’anxiété.
  • du glutamate – deux neurotransmetteurs. Une réduction de la matière grise est aussi observée dans la zone frontale du cerveau.
  • Lorsqu’une personne mange des aliments gras et sucrés, il y a une baisse de l’acide gamma-aminobutyrique (GABA) et une augmentation du glutamate – deux neurotransmetteurs. Une réduction de la matière grise est aussi observée dans la zone frontale du cerveau.
  • Ces changements sont aussi associés à la rumination mentale, un symptôme de dépression et de l'anxiété, selon l'étude.

L’alimentation permet d’apporter de l’énergie au cerveau et d'assurer son fonctionnement. Mais attention, si la nourriture choisie n’est pas saine… il sera triste. Une étude de l’université de Reading, Roehampton University, FrieslandCampina (Pays-Bas) et Kings College London montre qu’un régime déséquilibré riche en sucre et en graisses saturées peut entraîner des changements cérébraux associés à la dépression et à l’anxiété.

Malbouffe : des changements dans les neurotransmetteurs et le volume de matière grise

Pour déterminer le lien entre les aliments absorbés et la santé mentale, les chercheurs ont réalisé des scintigraphies cérébrales sur des étudiants. Elles ont révélé des modifications dans les taux de neurotransmetteurs et le volume de matière grise chez les personnes amatrices de malbouffe par rapport à celles qui adhèrent à un régime méditerranéen, considéré comme très sain.
De plus, l’équipe des travaux publiés dans Nutritional Neuroscience a découvert que ces changements cérébraux présentaient un lien avec la rumination mentale, un symptôme associé à la dépression et à l'anxiété.

"Lorsqu’une personne a une alimentation de mauvaise qualité, il y a une réduction de l’acide gamma-aminobutyrique (GABA) et une augmentation du glutamate – deux neurotransmetteurs - ainsi qu’une réduction du volume de matière grise dans la zone frontale du cerveau. Cela pourrait expliquer l’association entre ce que nous mangeons et ce que nous ressentons", écrivent-ils dans leur communiqué.

La partie frontale du cerveau est, en effet, "impliquée dans des problèmes de santé mentale tels que la dépression et l’anxiété", précise le Dr Piril Hepsomali de l’université de Reading qui a participé à l’étude.

Comment les aliments gras et sucrés affectent-ils le cerveau ?

Si une association a été mise en lumière, il reste à découvrir comment une mauvaise alimentation affecte le cerveau exactement. "Il est possible que l'obésité et les régimes alimentaires riches en graisses saturées provoquent des modifications du métabolisme et de la neurotransmission du glutamate et du GABA, comme l'ont montré des études animales", avancent les chercheurs.

L’autre piste est assez éloignée du cerveau : le microbiote, qui est un important producteur de neurotransmetteurs (dont le GABA), assurerait moins bien son rôle à cause des altérations qu’il subit lors d’un excès de produits gras ou sucrés. "Il a également été démontré qu’un régime riche en graisses saturées et en sucre réduit le nombre d’interneurones de parvalbumine, qui jouent le rôle d’acheminer le GABA là où il est nécessaire", ajoutent les auteurs.

De plus, une alimentation malsaine favorise une hausse de la glycémie et de l’insuline. "Cela augmente le glutamate dans le cerveau et le plasma, réduisant ainsi la production et la libération de GABA."

Le Dr Hepsomali précise : "je voudrais noter que le GABA et le glutamate sont également intimement impliqués dans l’appétit et la prise alimentaire. Une diminution du GABA et/ou une augmentation du glutamate pourraient aussi être un facteur déterminant dans les choix alimentaires malsains. Il peut donc y avoir une relation circulaire entre bien manger, avoir un cerveau en meilleure santé et un meilleur bien-être mental, et faire de meilleurs choix alimentaires pour bien manger."

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