- Vendue depuis peu dans les bureaux de tabac avec une paille, le Sniffy est une poudre blanche qui se consomme par le nez.
- "La voie d'administration intranasale est doublement contestable. D'abord parce qu'elle mime une pratique récréative bien connue et dangereuse (la consommation de cocaïne, NDLR). Ensuite parce qu'elle court-circuite la BHE (barrière hémato-encéphalique) et amène les molécules directement au niveau cérébral", indique Patrick Dallemagne.
- "ll n’y a pas de risque d’addiction mais un risque de lésions nasales. Le Sniffy banalise aussi l’action de sniffer sans rappel des risques et sans messages de prévention", estime également Nicolas Cabé.
Le Sniffy a fait son apparition il y a quelques semaines en France. Vendue dans les bureaux de tabac, cette poudre blanche qui se consomme par le nez ne cesse depuis de faire polémique.
Sniffy : "il y un risque de lésions nasales"
Est-ce vraiment un produit dangereux pour la santé ? Patrick Dallemagne, professeur en pharmacologie à l’université de Caen, et le docteur Nicolas Cabé, spécialiste en addictologie au CHU de Caen et maître de conférences à l’université de Caen, répondent par l’affirmative en tirant la sonnette d’alarme.
"La composition de la poudre est semblable à celle d'une boisson énergisante", commence Patrick Dallemagne. "Mais la voie d'administration intranasale, en revanche, est doublement contestable. D'abord parce qu'elle mime une pratique récréative bien connue et dangereuse (la consommation de cocaïne, NDLR). Ensuite parce qu'elle court-circuite la BHE (barrière hémato-encéphalique) et amène les molécules directement au niveau cérébral", poursuit-il.
Même constat pour le Dr Nicolas Cabé. "Il n’y a pas de risque d’addiction mais un risque de lésions nasales. Le Sniffy banalise aussi l’action de sniffer sans rappel des risques et sans messages de prévention", estime le spécialiste.
Sniffy : un arrêté pour demander l’interdiction de ce produit
Le 25 mai dernier, Frédéric Vailletoux, ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention, avait déclaré que le Sniffy était une "cochonnerie" sur France Info. (...) "Je vais voir dans les prochains jours comment on peut interdire ce type de choses. (...) Il faut l’interdire dès que l’on peut", avait-il poursuivi.
La France a depuis déposé lundi 3 juin un arrêté auprès de l’Union européenne pour demander l’interdiction "des produits vendus sous forme de poudre destinés à être consommés par voie intranasale".
"Compte tenu des dangers présentés par les produits vendus sous forme de poudre et destinés à être consommés par voie intranasale entretenant une confusion avec la consommation de stupéfiants, ce texte procède pour un délai d’un an à la suspension de la mise sur le marché à titre gratuit ou onéreux de ces produits", peut-on lire dans l’arrêté.
Sur le site internet créé par les producteurs du Sniffy, on apprend que cette poudre, vendue avec une paille déjà fournie et destinée à "booster l’énergie quasi instantanément", est composée de l-arginine, de créatine, de maltodextrine, de caféine, de l-citrulline, de taurine et de beta alanine.