D’après une nouvelle enquête, seule la moitié des Américains atteints d'une infection sexuellement transmissible (IST) le mentionnent lorsqu’ils rencontrent un nouveau partenaire sexuel.
Pourquoi passer son infection sexuellement transmissible sous silence ?
Outre ce chiffre alarmant, les chercheurs ont également constaté que de nombreuses personnes porteuses d'une IST avaient l'impression que l'activité sexuelle n'était pas risquée si ils ne présentaient pas de symptômes. "Beaucoup pensaient, en particulier dans le cas de l'herpès, que le fait d'être asymptomatique et d’utiliser un traitement prophylactique suffisaient à prévenir complètement la transmission de la maladie, ce qui les dispensait de divulguer leur pathologie", notent-ils.
"Bien que la probabilité de transmission de l'herpès soit réduite lorsque la personne est asymptomatique et utilise un traitement prophylactique, elle reste possible", précisent donc les chercheurs. "Il en va de même pour la chlamydia, la gonorrhée et la trichomonase, qui peuvent toutes se propager en l'absence de symptômes ou même de sperme", ajoutent-ils.
D'autres facteurs entraient également en jeu lorsqu'il s'agissait de révéler - ou non - une IST. Beaucoup ont par exemple justifié leur mensonge par omission en expliquant que le simple fait d’évoquer leur maladie les renvoyait à trop de souffrances psychologiques.
"Les résultats de cette étude mettent en évidence les lacunes des individus en matière de connaissances sur la santé sexuelle", écrivent les auteurs de l’enquête. "Cela n'est pas surprenant, en particulier aux États-Unis où l'éducation sexuelle reste un tabou plutôt que la norme", analysent-ils.
Les dépistages des IST bactériennes augmentent en France
La France affiche en ce moment une position similaire. "A l’occasion de cette semaine nationale de la santé sexuelle 2024, Santé publique France met à disposition plusieurs outils de prévention et rappelle l’importance de s’informer/dialoguer pour limiter les situations pouvant dégrader sa santé sexuelle", indique Santé Publique France sur son site internet.
Le nombre de dépistages des IST bactériennes augmente depuis plusieurs années au sein de notre pays. En 2022, 2,6 millions de personnes ont bénéficié au moins une fois d’un dépistage remboursé d’une infection à Chlamydia trachomatis, 3 millions d’un dépistage d’une infection à gonocoque et 3,1 millions d’un dépistage de la syphilis.
"L’Ile-de-France est une région où le taux de dépistage et de diagnostic des IST est élevé, avec notamment un taux de diagnostic de syphilis plus important que dans les autres régions", conclut Santé Publique France.