- Les humains ont eu la chair de poule plus fréquemment qu'ils ne le pensent.
- Souvent, ils signalent la chair de poule sur l’avant-bras alors qu’elle est présente sur différentes parties du corps.
- Les émotions ne sont pas forcément corrélées à la chair de poule.
Quand nous avons peur ou froid, les poils de notre corps se dressent… C’est la chair de poule ! Il s’agit d’un réflexe pilomoteur qui entraîne la contraction des muscles horripilateurs, qui relient les poils à la peau.
Trois essais cliniques pour comprendre la chair de poule
Selon une étude publiée dans la revue Psychophysiology, ce phénomène se produirait bien plus souvent qu’on ne le pense. Dans ses travaux, le Dr Jonathon McPhetres, psychologue à l'Université de Durham, en Angleterre, a voulu comprendre si les humains étaient toujours conscients d’avoir la chair de poule et s’ils étaient capables d’identifier la zone de leur corps concernée.
Pour mesurer cela, Jonathon McPhetres et son équipe ont mené trois essais. Lors du premier, 90 participants - 72 femmes et 18 hommes âgés de 18 à 50 ans - devaient regarder des vidéos tout en étant connectés à un équipement d’enregistrement physiologique (pression artérielle, température cutanée, réaction de la peau, etc). Parmi les vidéos, sélectionnées par les chercheurs, on pouvait par exemple retrouver des extraits d'America's Got Talent (version américaine de "La France a un incroyable talent") ou encore des publicités touchantes. Les volontaires devaient signaler quand ils avaient la chair de poule pour voir s’ils en avaient conscience.
Dans le second essai clinique, cette fois mené sur 500 participants, en plus de déterminer s’ils avaient conscience d’avoir la chair de poule, ceux-ci devaient la situer sur leur corps. Ainsi, dès qu’ils sentaient ce réflexe pilomoteur, ils devraient appuyer sur un bouton et indiquer, sur l’image d'un corps, la zone concernée.
Enfin, le dernier essai visait à comprendre si la chair de poule était corrélée à certaines émotions. 27 participants devaient, au cours des vidéos, appuyer sur un bouton chaque fois qu’ils se sentaient "émotionnellement touchés ou émus".
Les humains n’ont pas conscience qu’ils ont la chair de poule
Les chercheurs sont parvenus à plusieurs conclusions en analysant les données recueillies :
- Dans le premier essai, les participants ont eu la chair de poule plus fréquemment qu'ils ne le pensaient.
- Dans la deuxième étude, les volontaires n’ont généralement signalé la chair de poule que sur leur avant-bras, et ce, même lorsqu’ils pouvaient désigner plusieurs zones corporelles. Pourtant, les données du premier essai ont montré que la chair de poule se produisait avec des fréquences relativement égales sur tous les sites anatomiques.
- Beaucoup de participants de l'essai 2 n’ont pas appuyé sur le bouton, même lorsqu’ils avaient la chair de poule.
- 63 % des personnes de l'étude ont eu la chair de poule et 81 % ont déclaré avoir été émus ou touchés émotionnellement. Cependant, seulement 24,6 % des auto-évaluations correspondaient au moment de la chair de poule. Ce qui signifie que l’émotion n’est pas forcément corrélée à l'action physique.
En conclusion, les trois essais cliniques de cette recherche montrent que l’humain n’arrive souvent pas à détecter sa chair de poule ni - lorsqu’il s’en rend compte - à la localiser. De plus, celle-ci n’est pas toujours liée à ses émotions…