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Neurologie

L'addiction à Internet altère le cerveau des ados

Par Joséphine Argence

L’utilisation excessive d’Internet pourrait impacter certaines zones du cerveau, responsables de l’attention ou de la prise de décision, chez les adolescents.

simonapilolla/IStock
Des scientifiques britanniques se sont intéressés aux effets de l’addiction à Internet sur le cerveau des adolescents.
La dépendance à Internet pourrait perturber certaines zones du cerveau impliquées dans l’attention, la prise de décision et la planification.
Ces comportements pourraient devenir plus difficiles à réaliser avec le temps, selon les scientifiques;

Depuis de nombreuses années, la communauté scientifique alerte sur les conséquences d’un usage intensif des écrans. Passer trop de temps devant un ordinateur ou un téléphone peut augmenter le stress, avoir un impact sur l’humeur ou favoriser le repli sur soi. Dans une récente étude publiée dans la revue PLOS Mental Health, des chercheurs britanniques ont remarqué que l’addiction à Internet pourrait entraver le bon fonctionnement de certaines régions du cerveau chez les adolescents.

L’impact de l’addiction à Internet sur l’attention et la prise de décision

Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques de l’University College London ont analysé douze études de neuro-imagerie portant sur des adolescents souffrant d’addiction à Internet.

Ils ont alors constaté que la signalisation est perturbée dans des régions du cerveau, impliquées dans de multiples réseaux neuronaux, chez les adolescents addicts. Cette perturbation était particulièrement visible lors d’activités régies par le réseau de contrôle exécutif du cerveau, qui nécessite de l’attention, de la planification ainsi que de la prise de décision, chez les jeunes accros à Internet par rapport aux autres volontaires. "De tels changements dans la signalisation pourraient signifier que ces comportements peuvent devenir plus difficiles à réaliser, ce qui pourrait potentiellement avoir un impact sur le développement et le bien-être", ont noté les responsables de l’étude dans un communiqué.

De futures études pour mieux comprendre l’impact la dépendance à Internet sur le cerveau

Ces premiers résultats sont cependant à prendre avec du recul. Comme l’a expliqué l’équipe britannique, "les réponses actuelles ne font que brosser un tableau inachevé qui ne dépeint pas nécessairement l'utilisation d'Internet comme extrêmement positive ou négative". Des recherches supplémentaires sont donc requises pour confirmer le rôle de la dépendance à Internet dans la modification de la manière dont le cerveau contrôle les comportements.