Dans le cadre du parcours de transition des personnes transgenres, le traitement hormonal vise à atténuer les caractères sexuels secondaires du genre non désiré (particularités physiques, en dehors des organes sexuels, qui différencient les deux sexes : poitrine plus développée chez les femmes, pilosité et masse musculaire plus importantes chez les hommes…) et à favoriser le développement de ceux du genre souhaité. Selon l’Inserm, cela se fait par le biais d’une association d’hormones qui fait baisser le taux d’hormones sexuelles produites naturellement par la personne.
Acné : 55 personnes recevant un traitement hormonal masculinisant ont reçu de l'isotrétinoïne
"Suivi à très long terme, parfois plusieurs décennies, ce traitement peut, comme tout médicament, induire des effets indésirables." Parmi ces derniers, on retrouve l’acné, d’après des chercheurs du Brigham and Women's Hospital de Boston (États-Unis). Dans une récente étude, publiée dans la revue JAMA Dermatology, ils ont voulu savoir si l'isotrétinoïne, un traitement efficace contre l'acné, était prometteur chez les personnes transgenres en transition de genre. Pour en avoir le cœur net, ils ont recruté 55 personnes âgées de 12 à 49 ans qui recevaient un traitement hormonal masculinisant. Entre le 14 août 2015 et le 20 septembre 2023, elles se sont vus prescrire de l'isotrétinoïne pour traiter leur acné. La durée médiane du traitement était de six mois, avec une dose cumulative médiane de 132,7 mg/kg. Cette dernière était inférieure à 90 mg/kg pour 16 participants et inférieure à 120 mg/kg pour 22 volontaires.
Une disparition de l’acné chez 47 % des personnes transgenres
D’après les résultats, le médicament a été associé à une amélioration chez 87,3 % des patients et à une disparition chez 47,3 % des volontaires. Pour les 33 participants traités avec une dose cumulative de 120 mg/kg ou plus, ces taux sont passés à 97 % et 63,6 %. Parmi les 20 patients qui ont obtenu une disparition de l'acné et qui ont consulté un médecin par la suite, le risque de récidive était de 20 %. Les effets indésirables les plus fréquemment signalés étaient la sécheresse, les douleurs articulaires et l'eczéma. "Le coût, les problèmes de pharmacie, les effets indésirables, les raisons logistiques et les problèmes de cicatrisation des plaies pour la chirurgie d'affirmation du genre ont été les raisons de l'arrêt prématuré du traitement", peut-on lire dans les recherches.
Dans les conclusions, les auteurs indiquent que des efforts supplémentaires sont nécessaires pour comprendre le dosage optimal et les obstacles au traitement afin d'améliorer les résultats chez les personnes transgenres recevant un traitement hormonal masculinisant.