La mélatonine est une hormone produite naturellement dans le cerveau, dont l’action soporifique aide à s’endormir. La production de cette petite molécule, qui est associée au cycle du sommeil, s’accroît en fin de journée en réponse à l’obscurité. C’est pourquoi, ces dernières années, de plus en plus d’entreprises fabriquent et vendent de la mélatonine comme complément alimentaire pour aider les adultes ayant des troubles du sommeil, notamment des insomnies. "Il a été démontré que la mélatonine s'oppose à plusieurs processus connus pour médier la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA), mais on ne sait pas encore si la mélatonine peut conférer des avantages contre la DMLA", ont indiqué des chercheurs de la Cleveland Clinic (États-Unis).
Les dossiers médicaux de près de 200.000 patients âgés ont été analysés
Dans une nouvelle étude, ils ont ainsi décidé d’examiner l'association entre la supplémentation en mélatonine et le risque de développement ou de progression de cette maladie chronique de l’œil, qui souvent conduit à la cécité. Pour les besoins de leurs travaux, les scientifiques ont utilisé une base de données comprenant des dossiers médicaux électroniques anonymes provenant d’établissement de santé de patients hospitalisés et ambulatoires à travers les États-Unis, entre le 4 décembre 2023 et le 19 mars 2024. Au total, les cas de 121.523 adultes âgés de plus de 50 ans sans antécédents de DMLA et de 66.253 patients atteints de DMLA non exsudative préexistante ont été analysés. "Les patients ont ensuite été classés soit dans un groupe mélatonine, soit dans un groupe témoin en fonction de leur utilisation de la mélatonine."
La mélatonine était associée à un risque réduit de DMLA
Selon les résultats, parus dans la revue JAMA Ophthalmology, beaucoup de volontaires ne présentant aucun signe de DMLA prenaient régulièrement des compléments alimentaires à base de mélatonine. Les auteurs ont également constaté que de nombreux patients qui avaient commencé à en prendre après avoir développé cette pathologie oculaire présentaient une dégradation plus lente que les personnes qui n'avaient pas pu opter pour une supplémentation en mélatonine. "Bien que des facteurs liés au mode de vie puissent avoir influencé cette association, ces résultats justifient des recherches plus approfondies sur l'efficacité de l'utilisation de la mélatonine comme traitement préventif contre la DMLA", a conclu l’équipe.