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QUESTION D'ACTU

Une maladie chronique

L'endométriose trompe le système immunitaire de la même manière que le cancer

En cas d'endométriose, les cellules parviennent à bloquer le système immunitaire, comme pour le cancer. Cela permet aux cellules de s'installer en dehors de l'endomètre. 

L'endométriose trompe le système immunitaire de la même manière que le cancer Jacob Wackerhausen/ISTOCK




L'ESSENTIEL
  • L'endométriose est une maladie encore mal connue, qui touche pourtant 10 % des femmes.
  • Selon une chercheuse suédoise, elle est liée à un dérèglement du système immunitaire : cela permet aux cellules de d'endomètre de s'installer en dehors de l'utérus.
  • Ces nouvelles découvertes pourraient permettre d'améliorer le diagnostic et le traitement.

Au moins une femme sur dix souffre d’endométriose en France. Cette maladie inflammatoire chronique est encore mal connue. Dans l’organisme, elle se manifeste par la présence de tissu semblable à celui de la muqueuse de l’utérus, hors de la cavité utérine. Comment ces tissus parviennent-ils à se fixer hors de l’utérus ? Des chercheurs suédois ont découvert une explication potentielle. Cette équipe de l’université d’Umeå démontre que la maladie parvient à perturber le système immunitaire. 

Comment les cellules de l’endomètre parviennent à échapper au système immunitaire

Emma Björk, du Département des sciences cliniques, a réalisé plusieurs recherches sur l’endométriose. "On sait que les cellules dites tueuses naturelles du système immunitaire ne fonctionnent pas de manière optimale dans l'endométriose et ne tuent donc pas les cellules endométriosiques, mais on ne sait pas pourquoi", explique-t-elle dans un communiqué. Précédemment, elle a prouvé que l'endométriose sécrète des exosomes, des vésicules capables de relâcher des éléments en dehors de la cellule. Dans le cas de l’endométriose, ils parviennent à déclencher l’inactivité du système immunitaire, comme le fait le cancer. Ces exosomes transportent des molécules qui inhibent l’activité des cellules dites tueuses naturelles et augmentent la destruction des cellules immunitaires actives. "Ces deux mécanismes donnent au tissu endométriosique la possibilité de persister et de se développer dans l’organisme", conclut-elle. 

Les cytokines sont aussi impliquées dans l’endométriose 

Elle a aussi constaté que les cytokines, des protéines qui permettent la communication entre les cellules sont aussi impliquées. "L'endométriose sécrète également ce qu'on appelle des cytokines, qui produisent une réponse immunitaire qui contrecarre l'élimination des cellules endométriosiques", note-t-elle. En somme, en leur présence, les cellules immunitaires ne parviennent pas à éliminer les cellules d’endomètre qui se fixent en dehors de l’utérus. 

De futurs traitements contre l’endométriose ?

Pour la scientifique suédoise, ces nouvelles découvertes apportent de précieuses informations sur la compréhension de la maladie et sur son apparition. Elle espère qu’elles pourront contribuer à l'élaboration de nouveaux traitements et de nouveaux outils de diagnostic. "À l'heure actuelle, il faut plusieurs années pour être diagnostiqué et les traitements disponibles provoquent souvent des effets secondaires, rappelle-t-elle. Les exosomes permettront probablement à l'avenir de diagnostiquer plus facilement de nombreuses maladies."

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