Au moins une femme sur dix souffre d’endométriose en France. Cette maladie inflammatoire chronique est encore mal connue. Dans l’organisme, elle se manifeste par la présence de tissu semblable à celui de la muqueuse de l’utérus, hors de la cavité utérine. Comment ces tissus parviennent-ils à se fixer hors de l’utérus ? Des chercheurs suédois ont découvert une explication potentielle. Cette équipe de l’université d’Umeå démontre que la maladie parvient à perturber le système immunitaire.
Comment les cellules de l’endomètre parviennent à échapper au système immunitaire
Emma Björk, du Département des sciences cliniques, a réalisé plusieurs recherches sur l’endométriose. "On sait que les cellules dites tueuses naturelles du système immunitaire ne fonctionnent pas de manière optimale dans l'endométriose et ne tuent donc pas les cellules endométriosiques, mais on ne sait pas pourquoi", explique-t-elle dans un communiqué. Précédemment, elle a prouvé que l'endométriose sécrète des exosomes, des vésicules capables de relâcher des éléments en dehors de la cellule. Dans le cas de l’endométriose, ils parviennent à déclencher l’inactivité du système immunitaire, comme le fait le cancer. Ces exosomes transportent des molécules qui inhibent l’activité des cellules dites tueuses naturelles et augmentent la destruction des cellules immunitaires actives. "Ces deux mécanismes donnent au tissu endométriosique la possibilité de persister et de se développer dans l’organisme", conclut-elle.
Les cytokines sont aussi impliquées dans l’endométriose
Elle a aussi constaté que les cytokines, des protéines qui permettent la communication entre les cellules sont aussi impliquées. "L'endométriose sécrète également ce qu'on appelle des cytokines, qui produisent une réponse immunitaire qui contrecarre l'élimination des cellules endométriosiques", note-t-elle. En somme, en leur présence, les cellules immunitaires ne parviennent pas à éliminer les cellules d’endomètre qui se fixent en dehors de l’utérus.
De futurs traitements contre l’endométriose ?
Pour la scientifique suédoise, ces nouvelles découvertes apportent de précieuses informations sur la compréhension de la maladie et sur son apparition. Elle espère qu’elles pourront contribuer à l'élaboration de nouveaux traitements et de nouveaux outils de diagnostic. "À l'heure actuelle, il faut plusieurs années pour être diagnostiqué et les traitements disponibles provoquent souvent des effets secondaires, rappelle-t-elle. Les exosomes permettront probablement à l'avenir de diagnostiquer plus facilement de nombreuses maladies."
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