"Les adultes de 18 à 64 ans devraient consacrer au moins 150 à 300 minutes par semaine à une activité d’endurance d’intensité modérée ou pratiquer au moins 75 à 150 minutes d’activité d’endurance d’intensité soutenue ou une combinaison équivalente d’activités d’intensité modérée et soutenue tout au long de la semaine." C’est ce que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) préconise depuis des années. Problème : en France, tous les citoyens n’atteignent pas ces recommandations, car ils ne sont pas assez actifs et trop sédentaires.
Afin de parvenir à cette conclusion, Santé publique France a réalisé une étude pour déterminer les connaissances de ces conseils et leurs facteurs associés et analyser les liens entre atteinte et connaissance des recommandations. Pour cela, ils ont utilisé les données du Baromètre de Santé publique France 2021, à savoir une enquête menée sur un échantillon aléatoire de la population résidant en France. L’analyse a porté sur 4.571 adultes âgés de 18 à 75 ans interrogés sur leurs connaissances sur l’activité physique et son intensité ainsi que sur la sédentarité.
Activité physique : 76,4 % des hommes et 60,8 % des femmes atteignent les recommandations de l’OMS
En 2021, la recommandation sur le sport est partiellement connue. Selon les résultats, 96,7 % des participants citent au moins 30 minutes d’activité physique par jour pour être en bonne santé, mais seulement moins d’un quart citent la bonne intensité conseillée. Dans le détail, 22,3 % des personnes déclarent que l’exercice doit entraîner un essoufflement, 33,6 % qu’elle doit être sans essoufflement, 42,3 % "peu importe l’intensité" et 1,8 % disent ne pas savoir. "Au global, 21,6 % des adultes déclarent qu’il est nécessaire de pratiquer au moins 30 minutes d’activité physique par jour avec essoufflement, tel que recommandé. Les hommes sont en proportion près du double des femmes à citer cette recommandation."
Côté pratique, 68,4 % des Français, plus précisément 76,4 % des hommes et 60,8 % des femmes, déclarent faire du sport suivant les recommandations. Chez les hommes, après ajustement concernant l’âge et le diplôme, aucune association n’est observée entre la pratique de l’activité physique conseillée et la connaissance de la recommandation. En revanche, chez les femmes, les connaissances augmentent la probabilité de faire du sport. Le niveau de diplôme supérieur au bac est aussi positivement associé à une pratique d’activité physique recommandée.
23,8 % des adultes déclarent passer plus de sept heures assis par jour en semaine
En ce qui concerne la sédentarité, 93,9 % des volontaires ont indiqué une fréquence de rupture de sédentarité correspondant à la recommandation de se lever au moins toutes les deux heures pour marcher un peu en cas de temps prolongé passé assis. Les trois quarts des adultes pensent qu’il est recommandé de rompre la sédentarité plus souvent que toutes les deux heures. Cette recommandation est davantage citée par les adultes ayant un niveau de diplôme supérieur au bac.
Selon Santé publique France, 41 % des citoyens pensent rester trop longtemps assis durant la journée. Dans le détail, 23,8 % des adultes déclarent passer plus de sept heures assis par jour la semaine, correspondant à une sédentarité élevée. "Une association négative entre une sédentarité élevée et l’âge est observée chez les moins de 45 ans, les plus jeunes d’entre eux étant les plus sédentaires. Ont aussi une probabilité plus élevée d’avoir une sédentarité importante les individus ayant un haut niveau de revenu et les étudiants", peut-on lire dans les travaux. Problème : 36,5 % des personnes très sédentaires déclarent ne pas avoir la possibilité de réduire le temps quotidien passé assis.
Dans les conclusions, l’autorité sanitaire signale que ces résultats montrent la nécessité de fournir davantage d’explications pédagogiques sur la pratique de l’activité physique, la notion de l’intensité du sport et sur les bénéfices sur la santé.